
Interrogée par Sama TV, une chaîne syrienne pro-gouvernementale, la présidente du Front national, Marine Le Pen, parle de récupération des révolutions arabes par les islamistes et défend la non-ingérence étrangère en Syrie.
Elle est la première personnalité politique française à accorder, depuis le début du conflit en Syrie, un entretien à la télévision syrienne. Marine Le Pen, la présidente du Front national, a répondu aux questions de la chaîne syrienne privée Sama TV, une chaîne pro-gouvernementale qui appartient au groupe Dounia TV, propriété de Rami Makhlouf, cousin du président syrien Bachar al-Assad.
Lors d'un entretien diffusé sur YouTube et qui daterait du 2 janvier, Marine Le Pen livre
sa vision des révolutions arabe et de la situation en Syrie. Questionnée par un journaliste au français irréprochable, elle explique notamment que son parti est avant tout "contre l’ingérence".
"Nous nous battons en France pour la souveraineté et la liberté de notre peuple, et nous pensons de même pour les autres peuples, explique-t-elle. Nous avons été contre l’intervention en Libye, qui a contribué à instaurer la charia." Elle estime qu'il serait dangereux de renouveler une telle "erreur" en Syrie.
"Hiver islamiste"
Elle déplore ainsi l'absence de solution politique et accuse les puissances occidentales d'avoir agit de manière dissimulée. "Dès le départ j’ai pensé qu’il fallait trouver en Syrie la voie du dialogue, avance-t-elle. Mais les puissances occidentales ont fait la même choses qu’en Libye mais de façon secrète. Aujourd’hui nous sommes face à une guerre civile dont les premières victimes sont des civils."
Depuis le début des printemps arabes, les responsables du Front national n’ont pas caché leur méfiance vis-à-vis de ces mouvements de contestation. La chef du parti d'extrême droite n'hésite donc pas à dénoncer "la récupération des révolutions par des islamistes" et parle d'un "hiver islamiste".
Interview de Marine Le Pen sur Sama TV