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Deux journalistes américaines arrêtées près de la frontière chinoise

Pyongyang a confirmé l'arrestation, le 17 mars, de deux journalistes américaines de la chaîne californienne Current TV qui auraient, selon les autorités nord-coréennes, franchi illégalement la frontière pour tourner des images.

AFP - La Corée du Nord a confirmé samedi l'arrestation de deux journalistes américaines le 17 mars le long de sa frontière avec la Chine, comme annoncé jeudi de source diplomatique et par Washington.

"Deux Américains ont été arrêtés le 17 mars alors qu'ils pénétraient illégalement sur le territoire nord-coréen par la frontière chinoise", a annoncé l'agence officielle nord-coréenne KCNA, sans préciser le sexe des personnes interpellées.

"Un organe compétent mène actuellement l'enquête" sur cette affaire, a-t-elle ajouté.

Deux femmes journalistes ont été placées en détention par des garde-frontières, semble-t-il pour être entrées illégalement sur le territoire nord-coréen, après avoir traversé un cours d'eau frontalier avec la Chine, avait précisé jeudi une source diplomatique à Séoul, dans un contexte de vive tension sur la péninsule.

Les deux femmes qui travaillent pour Current TV, une chaîne de télévision basée en Californie, sont une Coréenne-américaine, Euna Lee, et une sino-américaine, Laura Ling, selon des sources diplomatiques et plusieurs médias.

Elles "ont été interpellées le 17 mars en train de filmer sur la rive nord-coréenne du fleuve Tumen" (marquant la frontière entre la Corée du Nord et la Chine, ndlr), avait précisé la source diplomatique sous couvert d'anonymat.

Les Etats-Unis avaient réagi en faisant part à Pyongyang de leur "préoccupation" concernant le sort de leur deux ressortissantes, qui préparaient un sujet sur les Nord-Coréens ayant fui leur pays, selon un pasteur ayant arrangé leur voyage en Chine.

Dans les années 1990, Washington avait obtenu la libération de deux de ses ressortissants arrêtés par Pyongyang: un jeune homme soupçonné d'espionnage et un pilote d'hélicoptère militaire abattu après avoir pénétré l'espace aérien nord-coréen.

Les journalistes souhaitant se rendre en Corée du Nord, l'un des pays les plus fermés au monde, doivent être munis d'un visa spécifique, très rarement accordé, et sont étroitement surveillés lors de leur séjour.

Cet incident survient dans une période de tension dans la péninsule coréenne alors que le régime communiste s'apprête à lancer, vraisemblablement début avril, ce qu'il a présenté comme un "satellite" dans l'espace.

Washington et Séoul redoutent qu'il ne s'agisse en fait d'un nouvel essai de missile longue portée pouvant théoriquement atteindre l'Alaska.

Dans ce contexte tendu, Pyongyang a rétabli samedi ses liaisons téléphoniques militaires frontalières avec la Corée du Sud et rouvert sa frontière aux Sud-Coréens se rendant dans le parc industriel frontalier de Kaesong, a annoncé l'agence sud-coréenne Yonhap.

La Corée du Nord avait coupé ces liaisons en réaction à des manoeuvres militaires conjointes de 11 jours entre les Etats-unis et leur allié sud-coréen qui se sont achevées la semaine dernière.