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Robert Gibbs nommé porte-parole de la Maison Blanche

La président américain Barack Obama a nommé au poste de porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs, qui avait orchestré sa communication pendant la campagne. Sa fonction devrait s'étendre à la stratégie politique de l'administration Obama.

Fidèle parmi les fidèles du président élu Barack Obama, Robert Gibbs, nommé samedi porte-parole de la Maison Blanche, est un fin tacticien politique et un expert des médias, qui a orchestré la communication du candidat démocrate pendant la campagne électorale.

Originaire de l'Arkansas, comme l'ancien président Bill Clinton, cet homme du Sud, pragmatique, a été pendant la rude campagne présidentielle le directeur de la communication et le porte-parole de Barack Obama, qu'il a accompagné dans tous ses déplacements, mettant au point les stratégies de communication du candidat démocrate.

Figure tutélaire de "l'avion démocrate" pendant les innombrables trajets d'un meeting à l'autre aux quatre coins des Etats-Unis, M. Gibbs se délectait des échanges musclés avec les journalistes. Il pouvait tour à tour leur distiller des informations précieuses ou rejeter avec vigueur leurs questions.

C'était aussi lui qui, souvent, commentait à la télévision les déclarations de M. Obama, répondait aux attaques des républicains ou croisait le fer avec son homologue du camp McCain, Nicolle Wallace.

Totalement dévoué à Barack Obama, M. Gibbs, 37 ans, protège férocement les intérêts de son "patron", dont il est l'ami intime depuis plusieurs années.

A la Maison Blanche, sa fonction ne se limitera pas aux conférences de presse et il jouera certainement un rôle central dans la stratégie politique et de communication de l'administration Obama.

Il devrait avoir un accès direct au président et prendre part aux décisions quotidiennes les plus importantes.

En dépit de son allure bonhomme, Robert Gibbs peut être mordant et décocher des flèches acérées. Il a aussi la réputation d'éplucher tous les articles ou sujets télévisés sur Obama pour y dénicher la moindre inexactitude.

Il peut aussi provoquer la fureur des reporters en leur jouant des tours pendables. Il avait ainsi laissé les journalistes qui suivaient la campagne attendre dans un avion à destination de Chicago, alors que le candidat démocrate rencontrait son ancienne rivale Hillary Clinton à Washington.

Mais c'est aussi lui qui est venu annoncer dans l'avion démocrate que la grand-mère de Barack Obama allait très mal, et a fourni avec beaucoup de tact les informations dont la presse avait besoin.

Un porte-parole de campagne, comme un porte-parole de la Maison Blanche, doit parvenir à conjuguer la défense des intérêts de celui qu'il sert et le besoin d'informations de la presse. Un difficile exercice d'équilibre.

Robert Gibbs avait rejoint l'équipe Obama au cours de sa course au Sénat en 2004 et avait été la même année le porte-parole de John Kerry pendant sa campagne présidentielle malheureuse.

Il est omniprésent dans les derniers chapitres de la biographie consacrée à Barack Obama ("Promise to Power") par David Mendell, journaliste au Chicago Tribune.

Fan de football américain, M. Gibbs est marié et père d'un jeune garçon dont il a regretté d'être trop souvent éloigné pendant la campagne. Il vit en Virginie, dans la banlieue de Washington.