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Le syndicaliste Édouard Martin interpelle François Hollande sur Florange

Le leader CFDT de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), Edouard Martin, a pointé les "mensonges, absurdités et vérités" à propos de l'aciérie lorraine dans une lettre ouverte adressée jeudi à François Hollande.

"Depuis des mois maintenant, nous nous battons pour notre avenir. […] À ce stade de notre combat, je vous écris pour que soit connue et comprise notre vision des choses, de manière exhaustive, non tronquée et non déformée." C’est sur ces mots que s’ouvre la longue lettre de quatre pages adressée à François Hollande par Édouard Martin, figure emblématique de la CFDT à l'usine ArcelorMittal de Florange. Dans sa missive publiée jeudi par "Le Républicain lorrain", le syndicaliste dénonce "tous les mensonges et toutes les absurdités" dits à propos du feuilleton ArcelorMittal.

Martelant à chaque début de paragraphe "La vérité, c’est que…", - non sans rappeler les anaphores de François Hollande dans son discours du Bourget - la figure de proue des salariés d’ArcelorMittal assène ses vérités les unes après les autres.

"La vérité, c'est que l'usine de Florange est compétitive"

Le syndicaliste s’en prend directement au président de la République et l’exhorte à agir. "Monsieur le Président, après vos promesses, nous laisserez-vous être sacrifiés sans comprendre et arrêter cette mécanique à nous broyer?"

Le responsable CFDT affiche aussi son scepticisme concernant l'accord conclu fin novembre entre le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et le numéro un mondial de l'acier. "Il n'y aura pas de plan social parce que la pyramide des âges de l'usine conduira au départ naturel de plus de 600 personnes en trois ans. Dès lors, faire un plan social coûterait plus cher à Mittal qui devrait payer les indemnités de licenciement", estime Édouard Martin. "Ne pas avoir de plan social est une bonne chose, mais ce n'est pas une victoire."

L'engagement de Mittal à investir 180 millions d'euros sur le site mosellan, pris le 30 novembre dernier, est également critiqué, car "ce montant contient les dépenses opérationnelles et de maintenance: ce qui reste pour les investissements stratégiques est insuffisant", assure le leader de la CFDT.

Pour le syndicaliste, "la vérité, c'est que l'usine de Florange est compétitive", y compris sa filière chaude, ses hauts fourneaux, son aciérie". Parmi les mensonges, il cite l'affirmation selon laquelle l'usine de Florange serait trop petite pour être rentable. "La plupart des usines continentales sont d'une taille voisine", affirme-t-il.

Le cas allemand

Le syndicaliste Édouard Martin demande au chef de l’État de reconsidérer le plan de nationalisation temporaire, sur le modèle allemand, qu’avait déjà évoqué Arnaud Montebourg. "Nous voulons reprendre notre destin en mains, lance Edouard Martin. Notre usine est viable. Elle est au top niveau mondial. […] Un plan de reprise vous a été soumis qui a été validé par Monsieur Montebourg, ministre du Redressement Productif, et ses services", insiste le porte-parole des salariés de Florange.

François Hollande a déclaré le 18 décembre à la presse qu’il reviendrait sur le site mosellan "dans six mois, dans un an". Les employés de l’usine des hauts-fourneaux pourraient lui réserver un accueil glacial.

Lettre ouverte d'Édouard Martin adressée à François Hollande

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