
Alors que l'émissaire de l'ONU pour la Syrie est attendu à Moscou samedi, la diplomatie russe a invité le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, El-Khatib (photo), à participer à des négociations visant à mettre un terme au conflit syrien.
Principal soutien du régime de Bachar al-Assad, la Russie a tendu la main à l’opposition syrienne en conviant son chef, Moaz el-Khatib, à des négociations visant à "faire cesser le bain de sang". Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a précisé que la rencontre pourrait avoir lieu à Moscou ou hors de la Russie, par exemple à Genève ou au Caire.
Des rebelles sont parvenus à pénétrer jeudi, après des mois de siège, dans un aéroport militaire près d'Alep où des combats les opposent désormais à l'armée, ont rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des militants.
"Les rebelles ont réussi à entrer dans l'enceinte de l'aéroport de Menagh (...) de plusieurs côtés après l'avoir encerclé pendant des mois et après de violents combats qui ont commencé il y a quelque jours", a annoncé dans un communiqué l'OSDH.
"De violents combats ont lieu maintenant à l'intérieur de l'aéroport", a ajouté cette organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.
Source: AFP
L’annonce de cette invitation intervient alors que la diplomatie russe intensifie ses efforts sur le dossier syrien. Après la délégation du vice-ministre syrien Fayçal Mokdad, Moscou reçoit ainsi le chef de la diplomatie égyptienne ce vendredi avant de s’entretenir, samedi, avec l’émissaire international de l’ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi.
"Nous écouterons ce que Lakhdar Brahimi a à nous dire et ensuite, nous prendrons une décision concernant une nouvelle rencontre" tri-partite entre la Russie, les Etats-Unis et l'ONU, a déclaré M. Bogdanov, précisant qu'une telle rencontre pourrait avoir lieu en janvier.
Ballet diplomatique
Ce ballet diplomatique continue à butter sur la question épineuse d’une transition politique sans Bachar al-Assad. L’opposition insiste sur une mise à l’écart du président syrien comme préalable à la formation d’un gouvernement de transition et la tenue d’élections libres – une condition sur laquelle Lakhdar Brahimi ne s’est pas clairement exprimé.
Les Syriens réclament "un changement réel et tout le monde comprend ce que cela veut dire", a affirmé M. Brahimi, sans évoquer le sort de M. Assad, au moment où Moscou démentait l'existence d'un accord avec Washington sur son maintien jusqu'à la fin de son mandat en 2014.
L’émissaire international, qui n'a encore pas obtenu l'assentiment de Damas ou de l'opposition à une sortie de crise, a assuré qu'il n'avait aucun "projet complet" pour le moment, menaçant toutefois de recourir au Conseil de sécurité de l'ONU, jusqu'à présent paralysé par les veto russe et chinois à toute résolution condamnant Damas.
FRANCE 24 avec dépêches