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La Maison de l’histoire de France de Sarkozy rangée aux oubliettes

L'établissement public de la Maison de l'histoire de France, projet de l'ancien président Nicolas Sarkozy très décrié par les historiens, ne verra pas le jour et sera officiellement dissous au 31 décembre 2012 par décret dans le Journal officiel.

Pompidou avait eu en son temps son musée d’art moderne à Beaubourg, Mitterrand sa pyramide de verre au Louvre et Chirac son musée des arts premiers. Nicolas Sarkozy, lui, n’aura pas sa Maison de l’histoire de France.

L'ex-chef d'État avait choisi en septembre 2010 de créer un musée pour faire comprendre "quelle est [notre] identité". Le musée parisien devait trouver sa place dans le quartier du Marais, sur le site des Archives nationales, provoquant la colère du personnel. Une ouverture au public était prévue en 2015. Deux années et un président plus tard, le projet de musée de "l’identité nationale", chère à Nicolas Sarkozy, est désormais rangé aux oubliettes.

Jugé trop "coûteux" et "daté" par la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti avait annoncé fin août l'abandon du projet. Pas moins de 7 millions, sur les 80 millions prévus, ont d’ores et déjà été dépensés pour l'avant-projet. Le projet mort-né sera officiellement dissous le 31 décembre 2012 par décret qui paraîtra mercredi dans le Journal officiel.

Une "galerie des temps" très décriée par les historiens

Neuf musées nationaux d'histoire avaient été inscrits au cœur du réseau de la Maison de l'histoire de France, dont ceux de Cluny à Paris (Moyen-Age), Saint-Germain-en Laye (archéologie), Ecouen (Renaissance), Les Eyzies-de-Tayac (préhistoire) ou encore les châteaux de Fontainebleau et Compiègne.

Établissement public depuis le 1er janvier 2012, cette Maison de l'histoire de France prévoyait notamment la création d'une "galerie des temps" très décriée par les historiens, dont Pierre Nora, lesquels redoutaient une récupération politique sur la manière de raconter l'histoire de France. Du projet de l’ex-président, il ne restera que la mise en réseaux des différents musées d'histoire à travers un site internet commun. Un projet qui n’aura pas la chance de faire date dans l’histoire.

FRANCE 24 avec dépêches