AFP - Les syndicats d'agriculteurs argentins ont lancé vendredi une nouvelle grève de sept jours en réponse au refus du gouvernement de baisser les taxes sur les exportations de soja, première ressource agricole du pays.

"Nous déclarons qu'à partir de ce soir minuit, jusqu'au vendredi 27 mars à minuit nous cessons de commercialiser les céréales, les oléagineux et le bétail", a indiqué à la presse le dirigeant syndicaliste agricole, Mario Llambias.

Cette nouvelle grève a été décidée en réaction à l'annonce jeudi par la présidente Cristina Kirchner de répartir les 30% de recouvrement de la taxe à l'exportation du soja entre les provinces et les municipalités, ce qui équivaut à environ 1,8 milliard de dollars par an.

Les syndicats agricoles, qui représentent 250.000 cultivateurs, sont en lutte depuis de longs mois contre le gouvernement sur les taxes à l'exportation du soja, en dépit de la signature d'un accord partiel le 5 mars abaissant la fiscalité sur le lait, la viande, le blé et le maïs. Mais cet accord n'incluait pas le soja, qui reste la principale pierre d'achoppement avec les agriculteurs.

La décision du gouvernement d'augmenter de 25% la taxe à l'exportation du soja, principale richesse agricole du pays, avait provoqué un conflit de près de six mois paralysant le pays en 2008, de mars à juillet.

 Les exportations agricoles rapportent à l'Etat argentin près de 7 milliards de dollars par an, soit 5,5 milliards d'euros, un pactole auquel le gouvernement a dit ne pas vouloir renoncer, surtout en temps de crise économique.

Les blocages et grèves de l'an dernier avaient précipité la chute de popularité de la présidente Cristina Kirchner, passée de 55 à 30%.

L'Argentine, qui a perdu entre 1,5 et 1,8 million de bovins en moins d'un an à cause d'une sécheresse historique, est le premier exportateur mondial de farine et d'huile de soja, le troisième pour les graines de cet oléagineux, le second pour le maïs et le cinquième pour le blé.