
Au premier jour de sa très attendue visite en Algérie, François Hollande a fait part, ce mercredi, de son intention de redessiner les relations franco-algériennes, en prônant la coopération et la vérité.
“Un nouvel âge.” Le président français a fait, ce mercredi, une “déclaration d’amitié” à l’Algérie, au premier jour de sa visite de 36 heures dans le pays, lors d’une conférence de presse à Alger.
Ce voyage "était attendu parce que c'est le premier que je fais comme président de la République, parce que c'est le premier dans cette région, parce que c'est un voyage qui vient en 2012, à un moment forcément symbolique, 50 ans après l'indépendance de l'Algérie", a-t-il déclaré.
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Affichant une volonté de coopération entre les deux pays, François Hollande a évoqué un futur “document cadre [de] partenariat”, “un programme de travail sur cinq ans dans les domaines économiques, financiers, culturels, agricoles et même de défense".
“Vérité sur le passé”
À l’heure où l’Algérie célèbre le 50e anniversaire de son indépendance, le président français, attendu sur le sujet de la colonisation, a également tenu à préciser que la raison de sa visite n’était pas de faire acte de repentance. "Je ne viens pas ici - puisque ça n'est ni ce qui m'est demandé, ni ce que je veux faire - pour faire repentance ou excuse. (…) Je viens dire ce qu'est la vérité, ce qu'est l'Histoire", a-t-il expliqué. "Vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, vérité sur les mémoires blessées."
Autre sujet au centre des attentes, l'enquête sur l'assassinat, en 1996, des sept moines de Tibhirine, a été évoquée lors de la rencontre entre les deux chefs d’État, a indiqué François Hollande, sans donner plus de détails. Également interrogé par les journalistes sur les 17 essais nucléaires français effectués entre 1960 et 1966 dans le Sahara algérien, le chef de l'État a déclaré que la loi d'indemnisation des victimes devait être appliquée "pleinement".
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Liesse
À son arrivée, François Hollande a été acclamé par une foule en liesse, sur le boulevard du front de mer d’Alger - habillé pour l’occasion aux couleurs des deux nations - qu’il a en partie arpenté à pieds. Des milliers d’Algériens se sont rassemblés sur le passage du cortège présidentiel, sous une pluie de riz. Groupes de musique folklorique et garde d'honneur traditionnelle à cheval effectuant des tirs à blanc étaient également présents pour l’évènement, organisé sous haute sécurité. Pour le journal El-Watan, plus gros tirage francophone du pays, cette visite est censée apaiser "enfin, les mémoires encore douloureuses".
Venu accompagné d’une importante délégation composée, notamment, de neuf ministres et de sa compagne Valérie Trierweiler, le président français - dont la côte de popularité auprès des Algériens est plus forte que celle de son prédécesseur - s’est par la suite entretenu avec son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, dans la résidence d'État de Zéralda.
itAprès la conférence de presse, le chef de l’État devait se prêter à une cérémonie de signature d'une quinzaine d'accords commerciaux et industriels. L'un d'eux porte sur la construction, près d'Oran, d'une usine de montage de Renault susceptible de produire, à compter de 2014, au moins 25 000 véhicules par an.
Jeudi, point d’orgue de son déplacement, François Hollande doit prononcer un discours devant les sénateurs et députés algériens. Le président français se rendra également place Maurice Audin, pour un hommage au militant communiste et indépendantiste mort, selon sa famille, entre les mains de l'armée française. Un épisode obscur de la période coloniale sur lequel François Hollande a promis de faire toute la lumière.
FRANCE 24 avec dépêches