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La Russie n'exclut pas la victoire de l'opposition

Le régime de Damas a réfuté jeudi les allégations de Washington selon lesquelles il aurait usé de missiles Scud contre la rébellion. De son côté, le vice-ministre russe des Affaires étrangères n'exclut plus une victoire de l'opposition.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a nié, jeudi, avoir fait usage de missiles à longue portée contre ce qu'il appelle "les groupes terroristes". Un haut responsable américain a en effet accusé, mercredi, les forces syriennes d'avoir récemment tiré des missiles Scud contre la rébellion, ce qui marquerait une escalade dans le conflit.

Invoquant l'insécurité, le Pakistan a annoncé le rappel de son ambassadeur et de l'ensemble du personnel de son ambassade située non loin du ministère de l'Intérieur à Mezzeh-Est, un quartier du centre de la capitale.

Dans le même temps, la Russie, indéfectible soutien du régime syrien jusqu'à présent, a estimé par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères que l'insurrection gagnait du terrain en Syrie et pourrait même l'emporter.

Le vice-ministre russe n'exclut pas une victoire de l'opposition

"Regardons la situation en face", a ainsi déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, cité par l'agence de presse officielle RIA. "On ne peut malheureusement pas exclure la victoire de l'opposition syrienne."

Pour le ministre, qui a rang d'émissaire spécial du Kremlin pour le Proche-Orient, le gouvernement de Damas "est en train de perdre de plus en plus de terrain" et Moscou établit des plans en vue d'évacuer, si nécessaire, ses ressortissants présents dans le pays.

L'émissaire russe a toutefois souligné que Moscou, qui a opposé à trois reprises son veto au Conseil de sécurité de l'Onu contre des projets de sanctions à l'encontre du régime Assad, continuerait à insister pour un règlement pacifique du conflit.

Ses propos donnent toutefois à penser que la Russie se tient désormais prête à une défaite du régime Assad, sous les coups de butoir d'un soulèvement pacifique devenu guerre civile qui a fait plus de 40 000 morts depuis mars 2011.

Série d'attentats meurtriers

Sur le terrain, un attentat à la bombe a fait au moins 16 morts à Katana, une localité

Le Front al-Nosra revendique l'attentat contre le ministère de l'Intérieur

Trois explosions, dont l'une causée par une voiture piégée, ont visé mercredi le ministère de l'Intérieur à Damas, faisant des blessés, a rapporté la télévision officielle syrienne.

"Trois explosions, dont celle d'une voiture piégée, ont visé le ministère de l'Intérieur à Kafar Soussé, dans l'ouest de Damas, et ont fait plusieurs blessés", a indiqué la chaîne en précisant que les attentats avaient eu lieu devant le portail principal du ministère.

Les premières images diffusées par la télévision al-Ikhbariya, la chaîne d'Etat d'informations en continu, ont montré des traînées de sang au sol ainsi que de larges cratères creusés au milieu de gravats.

située à environ 25 km au sud-ouest de la capitale et proche de plusieurs bases de l'armée, à en croire des opposants ainsi que des médias officiels.

Selon l'OSDH (Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé à Londres), le bilan s'établit à 17 morts, dont sept enfants et deux femmes, un chiffre ramené à 16 par l'agence de presse officielle Sana.

La télévision publique a imputé l'attentat à des "terroristes", la terminologie officielle désignant les rebelles, et diffusé des images de soldats à proximité d'un immeuble en partie détruit.

Une deuxième voiture piégée, d'après la chaîne de télévision publique Al Ilhbariya, a explosé dans le quartier damascène d'Al Djadideh, faisant huit morts, des femmes et des enfants principalement.

Les insurgés progressent désormais le long d'un arc de territoire pratiquement continu de l'est au sud-est de Damas, malgré d'intenses bombardements de l'armée visant à les repousser.

"Rien à perdre"

Outre leurs avancées enregistrées ces dernières semaines à la périphérie de la capitale, les rebelles ont mené des raids éclair ou déclenché des bombes à l'intérieur de Damas, prenant le plus souvent pour cibles des bâtiments de la sécurité d'État ou des secteurs considérés comme acquis au régime.

C'est le cas notamment du quartier de Jaramana, où un double attentat à la bombe a fait plus de 50 morts fin novembre.

Au vu de la situation, le président de la Coalition nationale syrienne a estimé que le peuple syrien n'avait plus besoin d'une intervention de forces internationales pour renverser le président Bachar al-Assad.

"Désormais, les Syriens n'ont rien à perdre. Ils gèrent leurs problèmes eux-mêmes. Ils n'ont plus besoin des forces internationales pour les protéger", a dit Mouaz al Khatib lors d'un entretien accordé à Reuters mercredi soir à Marrakech.

France 24 avec dépêches