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L'Algérie pourrait entrer dans le capital de PSA

, envoyée spéciale à Alger – Selon une information du journal en ligne La Tribune.fr, le constructeur automobile français pourrait bientôt voir l'Algérie entrer dans son capital. Une annonce qui fait bondir le titre de PSA à la Bourse de Paris.

L'avenir de PSA Peugeot Citroën pourrait être algérien. À moins d'une semaine de la visite d'État de François Hollande en Algérie, le partenariat "d'égal à égal" tant voulu par le président français semble d'abord rimer avec automobile. D'après une information publiée mercredi 12 décembre sur le site d'information économique La Tribune.fr, Alger pourrait voler au secours de l'entreprise française en difficulté.

"Le sujet a été évoqué lors de la visite de l'envoyé spécial du président François Hollande pour les relations économiques entre les deux pays, Jean-Pierre Raffarin, lors de sa visite à Alger fin novembre", peut-on lire sur le quotidien en ligne.

Si Jean-Pierre Raffarin n'a pas nié mercredi avoir abordé la question de l'entrée des intérêts algériens "au capital de ses entreprises, grandes ou petites", il a revanche démenti avoir évoqué la question de PSA. L'ancien Premier ministre a ainsi affirmé via Twitter qu'il n'avait "jamais été question de PSA dans [ses] discussions avec les autorités algériennes". Pour sa part, le groupe français n'a pas souhaité commenter l'information.

Une bouffée d'oxygène pour PSA

Un tel accord, s'il venait à être confirmé, serait sans doute chaleureusement accueilli des deux côtés de la Méditerranée. Avec 819 millions d'euros de pertes au premier semestre 2012, PSA n'en finit plus de restructurer en France. Outre la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois, l'entreprise a annoncé mardi 1 500 départs naturels non remplacés d'ici à mi-2014, qui viennent s'ajouter aux 8 000 postes supprimés dans le cadre de sa restructuration annoncée en juillet, selon des sources syndicales citées par Le Monde.

De son côté, l'Algérie, dépourvue d'industrie automobile propre, a une importante demande à satisfaire. D'après les chiffres officiels du groupe, PSA a vendu 54 500 voitures en Algérie sur les dix premiers mois de l'année, soit une hausse de 93 % par rapport à la même période de 2011. L'entreprise se place donc juste derrière son rival Renault, leader sur le marché local avec 75 000 véhicules vendus l'an dernier.

Rivalités françaises en Algérie

Une éventuelle entrée de l'Algérie dans le capital de PSA serait un véritable pied de nez pour Renault. "Les autorités algériennes essayent de convaincre Renault d'investir dans le pays depuis deux ans", rappelle Hamid Guemache fondateur du site TSA (Tout sur l'Algérie), qui avait réalisé une interview de Jean-Pierre Raffarin en novembre dernier. "Lorsque Renault a investi au Maroc, cela a été vécu comme une trahison. Le pays a ensuite promis de créer un site en Algérie, parce qu'il ne pouvait pas dire 'non' vu son statut de leader sur le marché algérien, mais le dossier s'enlise".

La Bourse de Paris, elle, a souri aux rumeurs concernant PSA. En fin de journée, l'action du groupe sorti du CAC 40 en septembre 2012 prenait 8,5 % à 5,35 euros.