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Florange : les salariés craignent un arrêt brutal des hauts-fourneaux

Alors que les organisations syndicales ont accueilli avec méfiance l'accord trouvé entre le gouvernement et ArcelorMittal et dénoncé une "trahison", les travailleurs craignent aussi un arrêt brutal des hauts-fourneaux.

Les hauts-fourneaux du site sidérurgique ArcelorMittal de Florange ne seront pas coupés cette semaine, selon des informations recueillies par la CFDT.

"J’ai appelé le gouvernement hier soir pour qu’on me dise que les hauts-fourneaux ne seraient pas coupés, comme il y avait la crainte à Florange, cette semaine", a déclaré sur RTL Laurent Berger, le successeur de François Chérèque à la tête de la CFDT. "Ils ne seront pas coupés cette semaine", a-t-il ajouté.

Malgré cette annonce, le délégué CFDT de Florange, Edouard Martin, a réaffirmé ce lundi qu’ArcelorMittal avait bien pour objectif "de casser les hauts-fourneaux" en cessant l’alimentation en gaz "aux alentours du mois de mars".

Si ArcelorMittal décide de couper l'alimentation en gaz qui permet le maintien en veille des hauts fourneaux, "l'outil sera définitivement mort et on ne pourra plus l'exploiter", a déclaré Edouard Martin sur l’antenne d'i-Télé.

Ces déclarations font suite à l’accord qui a été conclu vendredi entre ArcelorMittal et le gouvernement. Le géant de l’acier a accepté d’investir 180 millions d’euros sur cinq ans dans la partie transformation de l’acier de Florange. Cet accord ne prévoit pas en revanche de redémarrage des hauts-fourneaux, mais seulement leur maintien.

Les syndicalistes s’inquiètent également du fait que l’aciériste n’ait pas non plus mentionné le projet européen Ulcos qui est supposé, à terme, permettre le redémarrage d’un des hauts-fourneaux de Florange pour produire de l’acier en émettant beaucoup moins d’acier. La Commission européenne doit prendre sa décision finale sur ce dossier le 20 décembre.

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La réaction de Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT

L’échec de Montebourg ?

Cet accord a globalement déçu les représentants des salariés qui préféraient une nationalisation transitoire suivie d’une cession à un autre industriel. Cette solution avait été défendue par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui avait annoncé à l’Assemblée nationale qu’un industriel français était prêt à injecter 400 millions d’euros à Florange.

Le ministre a finalement été désavoué par le Premier ministre qui a choisi de faire confiance à l’aciériste plutôt que de nationaliser Florange. Suite à cette décision, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a dénoncé lundi "un renoncement condamnable de la part du gouvernement dans ce dossier". Le numéro un de la CGT a aussi expliqué qu’il ne pensait pas que le site de Florange soit "sauvé".

De son côté, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a en revanche estimé que l'idée de nationaliser temporairement le site sidérurgique de Florange avancée par Arnaud Montebourg avait "servi à tordre le bras à Mittal" pour qu'il accepte un compromis avec le gouvernement.

"S'il n'y avait pas eu l'action d'Arnaud Montebourg, aujourd'hui on ne parlerait plus de Florange, comme on n'a plus parlé de Gandrange", a-t-il déclaré dimanche au rendez-vous "Tous politiques" France Inter/Le Monde/AFP.

Après l’accueil mitigé de cet accord, la rencontre mercredi entre Jean-Marc Ayrault et l’intersyndicale de Florange s’annonce particulièrement sous tension.

FRANCE 24 avec dépêches