logo

Wikipédia se perd aussi dans les méandres de la guerre des chefs à l’UMP

Les articles de la célèbre encyclopédie en ligne consacrés à Jean-François Copé et François Fillon ont du mal à suivre la cadence infernale des rebondissements à l’UMP. Les pages des deux hommes politiques ont fait les frais de cyber-vandalisme.

La guerre des chefs à l’UMP fait tourner la tête jusqu’aux contributeurs de Wikipédia. Les pages respectives consacrées à Jean-François Copé et François Fillon sur la célèbre encyclopédie collaborative en ligne changent actuellement à une cadence infernale. Copé président ? Pas président ? Chef “auto-proclamé” ou élu ? Et François Fillon est-il battu ou non ? Le feuilleton politique français du moment montre les limites de cet outil et la difficulté de garder à jour ce havre de savoir numérique.

Comme l’a relevé lundi 26 novembre le site consacré à l’actualité des médias Arrêt sur image, c'est Jean-François Copé qui est la cible privilégiée de cet acharnement “wikipediesque”. Sa page a, en effet, subi 86 modifications depuis le 19 novembre, début de la crise au sein de la famille gaulliste. Si bien qu'elle bénéficie actuellement du statut de semi-protection qui interdit à des utilisateurs anonymes d’en changer le contenu.

François Fillon n’en est pas encore là. Mais l’article qui lui est consacré n’a, lui non plus, pas été épargné avec 20 changements. Par comparaison, la page du président français François Hollande n’a été modifiée que sept fois depuis cette date et celle de Barack Obama en anglais a été révisée 21 fois.

Les rebondissements, incertitudes et autres déclarations contradictoires des ténors de la droite française expliquent, certes, en partie cette cyber-course à la mise à jour. Si, mardi 27 novembre, Jean-François Copé semble être devenu officiellement sur Wikipédia président de l’UMP, il est passé par un grand nombre de statuts différents : de secrétaire général à président “auto-proclamé” en passant par président “contesté”.

Vandalisme excessif

Mais toutes les modifications à la page de Jean-François Copé ne sont pas dues à l’exigence d’être à la pointe de l’information en continue. Ainsi, la mention de “rumeurs de fraudes électorales” qui lui seraient imputables apparaît le 21 novembre pour disparaître presque aussitôt. Des modifications visant à ajouter l'"origine algérienne" de sa femme ont également rapidement été effacées.

François Fillon a été beaucoup plus épargné, sans échapper toutefois à cette révisionnite aigüe. À partir du 19 novembre, sa page oscille à plusieurs reprises entre “battu à l’élection à la présidence de l’UMP” et “contestant” la victoire de Jean-François Copé. L’article relatif à l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a également profité du 19 au 26 novembre du statut de “semi-protection” pour éviter “tout vandalisme excessif”, d’après le message d’un administrateur.

Finalement, les contributeurs de Wikipédia ont, pour le moment, tranché en faveur de la formule : “François Fillon serait selon la commission des recours de l'UMP battu, recueillant 49,97 % des voix, mais il conteste ce résultat”. Une neutralité de bon aloi que l’enclyclopédie participative a assorti d’un bandeau de mise en garde indiquant que la section sur sa carrière politique est soumise à “un événement en cours” et peut donc évoluer fréquement. C’est le moins qu’on puisse dire.