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Législatives de 2013 : les sympathisants de gauche appelés à désigner leur leader

Les sympathisants de gauche sont appelés à désigner celui qui prendra la tête de la coalition de centre-gauche lors des législatives de 2013 au cours d'une élection primaire, ce dimanche. Cinq candidats sont en lice.

Les électeurs et sympathisants de la gauche italienne ont commencé à voter dimanche pour désigner leur candidat pour les législatives du printemps prochain et vraisemblablement le favori pour succéder à Mario Monti à la présidence du Conseil.

Quatre hommes et une femme sont candidats, mais ce premier tour des primaires devrait, si l'on se fie aux enquêtes d'opinion, se résumer à un duel entre le secrétaire du Parti démocrate (PD) Pier Luigi Bersani et le jeune maire de Florence Matteo Renzi.

Pier Luigi Bersani fait figure de favori, mais il ne devrait pas atteindre ce dimanche le seuil des 50% de suffrages nécessaire à son élection dès le premier tour.

Un second tour est alors prévu le 2 décembre. Dans cette hypothèse, Bersani devrait récupérer les voix qui seront allées au gouverneur de la région des Pouilles, Nichi Vendola, le chef du parti Gauche, écologie et liberté (SEL), placé en troisième position dans les sondages.

"Je m'attends à un deuxième tour car nous sommes nombreux", à être candidats, a dit Pier Luigi Bersani après avoir voté. "Nous allons tous les cinq tenter de donner un coup de main à ce pays pour qu'il mette fin à ses souffrances", a-t-il ajouté.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 GMT et le scrutin sera clos à 19h00 GMT. Les résultats devraient être connus vers 23h00 GMT.

A 61 ans, l'ancien communiste Bersani représente la vieille garde que Renzi, 37 ans, se promet de chasser pour prendre la tête d'un renouveau de la politique.

Mais l'aisance de ce dernier devant les caméras et ses meetings à l'américaine peinent encore à convaincre une majorité de l'électorat de gauche. Les sondages placent Bersani en tête, à un peu plus de 40% des voix et avec 10 à 15 points d'avance sur son principal rival.

Face à une droite italienne en pleine décomposition - les sondages ne donnent au Peuple de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi que la moitié de ses voix gagnées aux législatives de 2008, la Ligue du Nord est empêtrée dans un scandale de corruption -, le centre gauche a un boulevard devant lui.

Silvio Berlusconi a ajouté à la confusion dans son camp en laissant entendre samedi qu'il réfléchissait finalement à sa candidature, moins d'un mois après avoir annoncé qu'il y renonçait.

La droite italienne doit choisir son propre chef de file lors d'un vote le 16 décembre prochain, mais le secrétaire général du PDL, Angelino Alfano, a estimé samedi que ces primaires n'auraient "pas beaucoup de sens" si Silvio Berlusconi décidait de redescendre dans l'arène.

Incertitudes

Le Parti démocrate, qui soutient le gouvernement de technocrates arrivé au pouvoir sans élection en novembre 2011, est certes en tête des intentions de vote mais de nombreuses incertitudes pèsent encore sur le scrutin législatif, attendu les 10 et 11 mars.

Le Mouvement Cinq-Etoiles de l'humoriste Beppe Grillo, farouchement hostile à l'élite politique, est actuellement deuxième dans les enquêtes d'opinion, et la moitié des Italiens se déclarent indécis ou souhaitent s'abstenir.

On ignore également quelle sera la loi électorale qui s'appliquera dans moins de quatre mois. Celle en vigueur depuis 2005, surnommée "porcata" ("cochonnerie") par son propre auteur, l'ancien ministre de la Ligue du Nord Roberto Calderoli, offre pour l'heure une très forte prime au parti arrivé en tête.

En cas de changement du mode de scrutin, le Parti démocrate n'obtiendrait pas une majorité de gouvernement et devrait s'allier avec les centristes, au vu des sondages.

Le centre gauche se réjouit en tout cas de la publicité offerte par ce processus des primaires et la participation attendue de quelque trois millions de militants et sympathisants, la meilleure arme à ses yeux pour lutter contre le populiste Beppe Grillo.

Un débat organisé le 12 novembre dernier entre les cinq candidats a attiré une audience record.

"C'était une très bonne décision de convoquer des primaires. Tout le monde en parle. C'est le meilleur moyen de combattre Grillo, le meilleur antidote", explique à Reuters Enrico Letta, secrétaire adjoint du PD.

Il ajoute que les primaires ont aussi permis de rétablir une certaine unité au sein du centre gauche, hanté par ses divisions depuis l'effondrement du dernier gouvernement de Romano Prodi en 2008.

REUTERS