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À Paris, le projet d’église orthodoxe russe mis en suspens

Voulu par Nicolas Sarkozy et décrié par le maire de Paris Bertrand Delanoë, le projet de construction d’une église orthodoxe russe près de la Tour Eiffel a été temporairement stoppé mercredi, d’un commun accord entre la France et la Russie.

Une église orthodoxe russe à deux pas de la Tour Eiffel : tel est le projet controversé qui vient d’être mis en suspens par Moscou et Paris. Pour un temps seulement, car la Russie, qui a acquis en 2010 les locaux de Météo France situés quai Branly, compte bien ériger l’édifice religieux. Mais si une nouvelle demande de permis de construire devrait être déposée prochainement, le projet est pour l'instant mis entre parenthèses.

"En concertation avec les autorités françaises, la Fédération de Russie a pris la décision de demander la suspension provisoire de la demande de permis de construire déposée auparavant. Ce délai permettra de mener des études supplémentaires et d'examiner de nouvelles propositions permettant d'aboutir dans les plus brefs délais à un projet plus conforme aux exigences spécifiques liées à ce projet", a informé mercredi 21 novembre l'intendance du président russe.

Un projet "inadapté au site des berges de la Seine"

Cinq bulbes dorés, d’une hauteur maximale de 27 mètres, devaient s’élever en plein cœur du VIIe arrondissement de Paris, à proximité du palais de l’Alma. L'église devait en partie être recouverte d'un immense voile en verre se transformant en façade photovoltaïque. Le projet construit sur une parcelle de 4 245 m2 avait été chiffré à 34,5 millions d'euros en mars 2011.

Lancé par Nicolas Sarkozy, favorable à des relations étroites entre la France et la Russie, le projet n’était pas du goût du maire de Paris, Bertrand Delanoë, dont l’avis n’est toutefois que consultatif. Ce dernier s’était déclaré en février "très nettement opposé" à la construction de la future église chapeautée par l'équipe d'architectes de l'Espagnol Manuel Nunez Yanowsky.

Alors que le maire avait pointé du doigt "une ostentation tout à fait inadaptée au site des berges de la Seine classé au patrimoine mondial de l'Unesco", le message a visiblement été entendu. Les ministères français des Affaires étrangères et de la Culture ont ainsi souligné que cette église devait "tout en appliquant les canons traditionnels de l'église orthodoxe russe, [...] s'inscrire dans l'esprit des réalisations architecturales les plus emblématiques des rives de la Seine". Plusieurs cabinets d’architectes doivent de nouveau plancher sur le projet.

FRANCE 24 avec dépêches