Al-Qaïda au Maghreb islamique a envoyé des renforts dans le nord-est du Mali pour soutenir les islamistes du Mujao contre les rebelles touaregs, au lendemain de violents combats dans la région de Gao.
La branche maghrébine d'Al-Qaïda a envoyé samedi des renforts dans le nord-est du Mali en soutien aux islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), au lendemain de violents combats avec des rebelles touareg, a appris l'AFP de sources concordantes.
"Les islamistes ont envoyé des renforts" dans la région de Gao (nord-est), a déclaré un élu local, une information confirmée par d'autres habitants de cette zone proche de la frontière avec le Niger, en précisant que ces renforts d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont venus de Tombouctou (nord-ouest).
Vendredi, de violents combats ont opposé dans la région de Gao les islamistes du Mujao à des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui, selon des sources sécuritaires régionales, ont subi "une lourde défaite", perdant "au moins une dizaine" de combattants et du matériel.
Selon deux sources sécuritaires au Mali et au Burkina Faso voisin, le colonel Mechkanine, adjoint des forces armées du MNLA a été blessé dans ces combats.
Samedi matin, "un calme précaire" régnait dans la région de Gao, selon des témoins, mais le MNLA pourrait tenter de reprendre l'offensive, d'où cet envoi de renforts par les islamistes.
Selon Moussa Salem, un combattant du MNLA, "notre objectif reste de reprendre l'Azawad (nom donné par les Touareg à tout le nord du Mali) des mains d'Aqmi et de ses alliés. Nous pouvons reculer, mais c'est pour mieux avancer après".
Le porte-parole du Mujao, Walid Abu Sahraoui, a affirmé de son côté que, "dans tout l'Azawad, nous allons poursuivre le MNLA, partout où ils sont encore, nous allons les poursuivre. Nous maîtrisons la situation".
Le 27 juin, à l'issue de précédents combats qui avaient fait au moins 35 morts, le Mujao, appuyé par Aqmi, avait évincé le MNLA de Gao où la rébellion touareg, laïque et favorable à l'autodétermination du nord du Mali, avait établi son quartier général.
Depuis, le MNLA ne contrôle plus aucune ville du nord du Mali, occupé par les jihadistes surtout étrangers d'Aqmi et du Mujao (groupe très impliqué aussi dans le trafic de drogue) et les islamistes d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), mouvement principalement composé de Touareg maliens.
Ils y appliquent la charia (loi islamique) avec une extrême rigueur.
AFP