La Chine est en tête du classement des pays les plus attractifs pour la tenue de grands événements sportifs devant le Royaume-Uni et la Russie, selon le cabinet d'analyse Sportcal. La France occupe la septième place.
Le cabinet d'analyse du marché du sport, Sportcal, a publié, mercredi 14 novembre, une étude prenant en compte 400 événements sportifs majeurs entre 2007 et 2018 auxquels sont attribués des valeurs en fonction de leurs impacts économiques, financiers, sportifs et médiatiques. Cette étude prend la forme d’un classement par pays et c’est la Chine qui arrive largement en tête.
Surfant sur la vague des Jeux olympiques de Pékin en 2008, l’ancien empire du Milieu a continué et continue à accueillir de grands événements comme les Jeux asiatiques en 2010, les Universiades d'été en 2011, les Jeux olympiques de la jeunesse en 2014 et les Championnats du monde d'athlétisme en 2015. La Chine est également le pays qui va recevoir le plus grand nombre de championnats du monde lors des 12 prochaines années.
Rien de bien surprenant pour Serge Valentin, président de Fair Play Conseil, agence de conseil en communication et marketing sportif : "C’est normal que la Chine aspire à recevoir les grands événements sportifs compte tenu de son développement. C’est un pays en croissance [7,4 %]. La Chine a l’ambition et les moyens ! De toute manière, l’avenir du sport est à l’Est. Je prends pour exemple la Formule 1 qui tire le marché et qui va vers l’Est pour organiser des Grands Prix qui ne s’organisent plus à l’Ouest."
Le Royaume-Uni, deuxième du classement
À l’Ouest, on retrouve justement le Royaume-Uni qui figure à la deuxième place du classement de Sportcal grâce notamment aux derniers JO de Londres, mais aussi grâce aux futures organisations en 2014 des Jeux du Commonwealth, en 2015 de la Coupe du monde de rugby et en 2017 des Mondiaux d’athlétisme.
Sur la troisième marche du podium figure la Russie qui devrait dès l'année prochaine virer en tête du classement, selon Sportcal. Le pays s’apprête en effet à accueillir pas moins de six événements sportifs mondiaux majeurs lors des six prochaines années : Mondiaux d'athlétisme et Universiades en 2013, JO d'hiver en 2014, Mondiaux de natation en 2015 et Coupe du monde de football en 2018. "Un pays qui souhaite organiser les JO a tout intérêt à accueillir d’autres événements en amont pour convaincre les Fédérations sportives de son savoir-faire. C’est une stratégie à cinq, dix ans quand on veut organiser un événement mondial", explique Serge Valentin à l'occasion du salon Sport Numéricus.
La France diminue ses investissements
L'Italie arrive en quatrième position devant le Canada (5e) et l'Allemagne (6e). La France (7e) devance, elle, le Brésil (8e), qui devrait gagner quelques places dans les années à venir et ainsi dépasser la France avec l’organisation de la prochaine Coupe du monde de football en 2014 et les prochains JO d'été en 2016.
"Aujourd’hui, le sport reste le meilleur vecteur politique. On le voit avec le Qatar qui utilise le sport pour se donner la taille et l’influence d’un grand pays. Le sport est un vrai accélérateur de notoriété et tous les pays l’ont bien compris."
Pour autant, en France, la tendance ne va clairement pas vers des investissements pour les grands événements sportifs, comme en atteste la dernière décision de Valérie Fourneyron. La ministre des Sports a ainsi diminué de 30 % d’ici à 2015 les dotations éloignées du "sport pour tous", attribuées au Centre national pour le développement du sport (CNDS), notamment celles liées au financement des grands événements sportifs internationaux ou de stades à grande capacité d'accueil.
"Je pense que la France a saisi l’importance du sport, mais nous n’avons plus les moyens ! observe Serge Valentin. Avec les difficultés économiques actuelles, les priorités du gouvernement sont axées sur le mieux-être des Français et non sur le sport de haut niveau et les grands événements. Nous n’avons pas les capacités économiques pour accueillir de façon régulière de gros événements sportifs. Toutefois il y a une vraie envie, mais les opportunités seront plus ciblées notamment sur les JO de 2024."
Enfin, le premier pays africain, l’Afrique du Sud, organisatrice de la Coupe du monde 2010, sort du classement de Sportcal au profit du Danemark (20e).