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Hassan Diab pourrait être remis en liberté conditionnelle

Hassan Diab, un universitaire libano-canadien accusé par la France d'être l'auteur de l'attentat de la rue Copernic qui avait fait quatre morts en 1980, pourrait être remis en liberté conditionnelle. En attendant une éventuelle extradition.

AFP - Hassan Diab, l'auteur présumé d'un attentat qui avait fait quatre morts il y a près de 30 ans près d'une synagogue parisienne, a comparu de nouveau mercredi devant un juge canadien pour savoir s'il sera remis en liberté en attendant une éventuelle extradition.

M. Diab, un professeur de sociologie libano-canadien de 55 ans, avait été arrêté le 13 novembre dernier dans la banlieue d'Ottawa à la demande de la justice française, qui veut le juger.

Un juge avait décidé en décembre dernier que M. Diab resterait en détention pendant la durée de la procédure d'extradition, mais une cour d'appel a cassé cette décision et ordonné une nouvelle audition.

Celle-ci s'est ouverte mercredi au Palais de justice d'Ottawa, donnant à M. Diab une seconde chance de recouvrer la liberté après quatre mois de détention.

Vêtu d'un costume sombre sur une chemise blanche et les pieds entravés par une chaîne, l'enseignant à temps partiel dans deux universités d'Ottawa est arrivé dans la salle d'audience escorté par un policier.

Après avoir débattu de questions de procédure, le ministère public a fait témoigner le caporal Robert Tran, spécialisé dans les dossiers liés au terrorisme.

L'officier a indiqué que M. Diab avait fait l'objet d'une surveillance des autorités canadiennes de la fin janvier 2008 jusqu'à son arrestation en novembre.

Cette surveillance, sporadique au début, s'est intensifiée à partir du mois d'août, a-t-il dit en précisant que M. Diab avait été surveillé pendant un total de 65 jours du 28 janvier au 13 novembre 2008. Celui-ci s'était plaint lors de la première audience d'avoir fait l'objet de filatures.

Le caporal Tran a également fait état d'un élément nouveau. Il a indiqué avoir reçu, un mois après l'arrestation de M. Diab, de la Banque Royale du Canada (RBC) des documents montrant que M. Diab avait ouvert des comptes communs avec son ex-épouse Nawal Copty, après leur divorce en 1993.

Selon la banque, MM. Diab et Mme Copty effectuaient des transferts entre leurs comptes propres et ces comptes joints. Un compte au nom de Mme Copty contenait 63.000 dollars canadiens (38.000 euros), a précisé le policier.

Selon le dossier à charge français, Mme Copty a fait partie du Front Populaire de Libération de la Palestine - Opérations Spéciales (FPLP-OS) le groupe radical qui serait responsable notamment de l'attentat de la rue Copernic.

Les services de renseignement français ont aussi identifié M. Diab comme un membre de cette organisation.

Les magistrats français sont convaincus que M. Diab est l'homme qui a  acheté la motocyclette ayant servi à l'attentat et placé dans ses sacoches les explosifs qu'il avait lui-même confectionnés.

L'explosion, près de la synagogue de la rue Copernic à Paris avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés le 3 octobre 1980. M. Diab affirme être victime d'une homonymie.

Après le ministère public, la défense devait présenter ses propres témoins au cours des trois jours prévus de l'audience. Parmi eux figure l'actuelle compagne de M. Diab, Rania Tfaily, qui enseigne la démographie à l'université Carleton d'Ottawa.

L'avocat de M. Diab, Don Bayne, a d'ores et déjà indiqué qu'il entendait mettre l'accent sur les "faiblesses" que comporte selon lui le dossier à charge français.

L'audition qui a commencé mercredi porte uniquement sur une éventuelle remise en liberté de M. Diab. Une audition sur l'extradition elle-même aura lieu ultérieurement à une date non encore fixée.