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Foxconn, le roi taïwanais du low cost, envisagerait d'installer des usines aux États-Unis

D’après le site asiatique DigiTimes, Foxconn, le géant taïwanais qui gère les usines chinoises où sont fabriqués les iPhone et iPad, aurait l’intention d’ouvrir des usines aux États-Unis pour produire des téléviseurs à écran plat.

Signe des temps : l’un des symboles du "made in Asia" à bas coût, Foxconn, pourrait bien ouvrir des usines aux États-Unis. Le géant taïwanais, qui emploient plus de 800 000 personnes sur ces sites chinois où sont fabriqués la plupart des produits informatiques comme l’iPhone ou l’iPad, hésiterait entre Détroit et Los Angeles, d’après le site d’information taïwanais DigiTimes.

Cette extension à l’international du domaine du low cost s’explique, selon le quotidien britannique "The Guardian", par la hausse du coût du travail en Chine. “Foxconn chercherait des nouvelles opportunités à l’étranger pour compenser l’augmentation des salaires en Chine”, écrit le journal.

Le maître de l’assemblage des iPhone et autres ne pourra certainement pas pour autant imposer aux États-Unis les niveaux de salaires qu’il pratique en Chine, soit un peu plus de 500 euros par mois. Il s’agirait plutôt de se rapprocher géographiquement des marchés où les produits sont vendus et ainsi faire des économies sur les coûts de transport.

Foxconn ne s’attelera pas au même type de produits aux États-Unis qu’en Chine, croit savoir DigiTimes. Rapatrier la production de l’iPhone sur le sol américain serait ainsi exclu car l’assemblage requiert trop de main-d’œuvres. Le groupe taïwanais miserait plutôt sur du matériel dont la construction pourrait “être largement automatisée comme les écrans plats”, rapporte DigiTimes citant “plusieurs sources proches des marchés financiers”.

Cerise sur ce mille-feuille de rumeurs, les applemaniaques s’imaginent déjà que ces futures usines sortiraient les très attendues - mais jamais confirmées par Apple - iTV, ces téléviseurs conçus par la marque à la pomme. Il s’agirait alors des premiers produits “made in USA” du géant américain de l’électronique grand public depuis près d’une décennie.

Des précédents avant Foxconn

Foxconn, dont l’histoire récente a été marquée par des suicides d’employés chinois et plusieurs scandales relatifs aux conditions de travail dans ses usines, n’a pas souhaité commenter une éventuelle implantation aux États-Unis. Mais son patron, Terry Gou, a confirmé la semaine dernière qu’il avait invité des dizaines d’ingénieurs américains à visiter ses sites en Chine pour mieux comprendre la chaîne de production dans ces usines.

Le géant taïwanais n’est pas le premier groupe à délocaliser ou relocaliser une partie de ses activités aux États-Unis. Depuis 2010, plusieurs sociétés indiennes spécialisées dans les centres d’appel ont installé des bureaux aux États-Unis. “En Inde, les salaires augmentent alors qu’aux États-Unis, avec le fort taux de chômage, les rémunérations ont tendance à baisser”, expliquait déjà en mai 2011 au quotidien américain "Washington Post", Joseph Vafi, un analyste financier américain.

Pour 2012, le cabinet américain en conseil de stratégie Boston Conulting Group estime que le retour sur le sol américain d’activités qui avaient été délocalisées en Chine pourraient permettre de créer plus d’un million d’emplois.