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Barack Obama, un deuxième mandat "pour finir le job"

Après plusieurs semaines de suspense, Barack Obama a été réélu à la Maison Blanche. Le président sortant doit cette victoire aux réussites de son mandat mais aussi à sa très grande popularité.

Après une première élection historique en 2008, Barack Obama a obtenu un nouveau mandat de quatre ans. Le président américain est le seul chef d'État d'un pays frappé par la crise à réussir à se faire réélire. Cette victoire repose sur plusieurs facteurs-clés : l'économie, les avancées de sa présidence et son indéniable capital sympathie.

  • Une embellie économique

Compte tenu de la crise économique, la réélection de Barack Obama est un véritable tour de force. Le président américain a toutefois pu compter sur une récente embellie. À quelques semaines de l'élection, l'annonce des chiffres du chômage lui a été favorable. Avec 7,8% de chômeurs en septembre, les États-Unis enregistrent le taux le plus faible depuis janvier 2009.

Des chiffres qui ont redonné le moral aux Américains. Selon une enquête de l'institut Gallup, pour la première fois depuis plus de cinq ans, davantage d’Américains estiment "aller mieux financièrement que l’an passé" que de personnes jugeant qu’elles vont "moins bien". Parmi les personnes interrogées, 38% ont déclaré "aller mieux", 34% "aller moins bien" et 26% considèrent leur situation inchangée.

  • Les réussites du mandat d'Obama

Lors de sa campagne électorale, Barack Obama a su tirer profit des réussites de ses quatre années passées à la Maison Blanche. Sa mesure phare est sans conteste la réforme du système de santé. En 2010, il a réussi à faire voter une loi qui permet à 32 millions d'Américains supplémentaires d'accéder à une couverture maladie.

Le plan de sauvetage de l'automobile qui a permis d'éviter la disparition de Chrysler et de General Motors en 2009 a également été un important argument de campagne. Dans l'État-clé de l'Ohio, cette mesure prise par Obama lui a rallié le soutien d'une part cruciale des électeurs. "Le fait que Mitt Romney ait élevé la voix pour dire qu’il n’était pas d’accord avec le plan de relance mis au point par l’administration Obama n’a certainement pas joué en sa faveur", estime ainsi James André, envoyé spécial de FRANCE 24 dans l’Ohio.

  • Une stature internationale

Alors que son adversaire républicain Mitt Romney a multiplié les bourdes géopolitiques - notamment sur l'Iran ou le conflit israélo-palestinien -, Barack Obama s'est imposé sur la scène de la politique internationale. Même si son prix Nobel de la paix obtenu en 2009 a été critiqué, il a tenté d'améliorer l'image des États-Unis à travers le monde.

Le discours du Caire prononcé en 2009 est apparu comme une véritable main tendue vers le monde musulman. Le président démocrate peut aussi ajouter à son crédit l'élimination en mai 2011 de l'ennemi public numéro un des États-Unis, Oussama Ben Laden, ainsi que le retrait des troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan.

Pour Alison Smale, rédactrice en chef de l'International Herald Tribune, il a également fait évoluer la diplomatie par son style. "La politique étrangère de Barack Obama a été marquée par son caractère. C’est quelqu’un de calme et de très rationnel. Il a été aussi beaucoup plus actif", a expliqué la journaliste sur l'antenne de FRANCE 24. 

  • Une popularité indéniable

Souriant, père et mari affectueux, omniprésent sur les réseaux sociaux, Barack Obama a su utiliser son image jeune et dynamique. Quelques jours avant le scrutin, il est aussi apparu en président actif après le passage de l'ouragan Sandy. Alors que George W. Bush avait mis quatre jours à réagir après l'ouragan Katrina en 2005, Barack Obama a tout de suite pris en main les opérations et n'a pas hésité à aller sur le terrain pour rencontrer les sinistrés.

À l'inverse, son adversaire républicain n'a pas réussi à lever les zones d'ombres sur sa personnalité. Sa religion mormone, sa fortune personnelle et sa gaffe sur les "47% d'assistés" ont instauré une distance. "Mitt Romney a fait une bonne campagne, mais il n'a jamais réussi à créer cette relation avec les électeurs, cette petite étincelle qui fait la différence et qui fait que les foules suivent et soutiennent un candidat", analyse Stanislas de Saint-Hippolyte, correspondant de FRANCE 24 aux États-Unis. 

  • Les femmes, les jeunes et les Latinos

Mais le président sortant a surtout su mobiliser un électorat décisif : les jeunes, les femmes et les Latinos. Selon les premiers sondages, 71 % des électeurs hispaniques ont voté pour lui, soit quatre points de plus qu'en 2008. Ce vote de la communauté latino s'est révélé crucial dans plusieurs États comme la Floride, le Colorado ou le Nevada.

Le candidat démocrate a aussi su mobiliser les jeunes. Il aurait rassemblé 59 % des 18-29 ans, contre 37 % pour Mitt Romney. Pour séduire cet électorat, Barack Obama était lui-même intervenu sur le célèbre site communautaire américain Reddit.

Enfin, alors que Mitt Romney s'est aliéné une grande partie de l'électorat féminin après ses propos sur "les classeurs pleins de femmes" et les positions très conservatrices des républicains sur la contraception ou l'avortement, Barack Obama a ciblé avec succès les femmes. Avec à ses côtés son épouse Michelle et ses filles, il a mis au premier plan des questions sociales comme l’avortement ou encore l’égalité des salaires. Selon les premiers sondages, 54 % des femmes ont ainsi voté pour le président sortant, contre 44% pour son adversaire républicain.