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Ouragan Sandy : Obama suspend sa campagne, Romney ralentit le rythme

envoyés spéciaux aux États-Unis – L’ouragan Sandy, qui frappe la côte est des États-Unis, s'est invité avec fracas dans la campagne présidentielle américaine, entrée dans sa dernière semaine. Les deux candidats, Barack Obama et Mitt Romney, tentent de tirer profit de cet imprévu.

C’est une règle bien connue en période électorale : un événement imprévu représente une opportunité pour les équipes de campagne de se distinguer et de marquer des points. Une actualité aussi brûlante et angoissante pour la population américaine que l’ouragan Sandy, qui a frappé la côte est des États-Unis dans la nuit du 29 au 30 octobre, n’échappe pas à la règle.

Les États-Unis ont beau être entrés dans la dernière semaine avant le scrutin présidentiel, le pays tout entier est suspendu aux nouvelles émanant des villes menacées par Sandy. Les chaînes de télévision d’actualité en continue sont passées en mode "Breaking News" et ont annulé leurs émissions politiques pour suivre pas à pas la progression de l’ouragan.

"La priorité est de sauver des vies"

Alors qu’il avait prévu de faire campagne lundi 29 octobre dans l’État clé de Floride, le candidat Obama a finalement décidé de revêtir ses habits de président : il est revenu en urgence à la Maison Blanche pour coordonner les opérations de secours. Dans une intervention après une réunion de crise, Barack Obama a exhorté les habitants des zones potentiellement touchées à obéir sans discuter aux ordres des autorités locales. "Le message le plus important que je souhaite faire passer à l'heure actuelle au public est : s'il vous plaît, écoutez les autorités locales quand elles vous disent d'évacuer, vous devez évacuer. Sans retard. Ne réfléchissez pas. Ne discutez pas les instructions que l'on vous donne", a-t-il lancé. Le dirigeant américain a assuré ne pas être préoccupé dans l'immédiat par les conséquences potentielles de l'ouragan sur l'élection, en affirmant que "la priorité [était] de faire en sorte de sauver des vies".

Comme l’atteste Larry Sabato, politologue américain et directeur du centre d’étude politique de l’université de Virginie, le président démocrate joue gros dans cette crise. "C’est un enjeu à double tranchant pour un chef d’État en exercice, explique-t-il. Obama le président peut assumer la gestion de l’ouragan, mais Obama le candidat sera aussi responsable en cas de cafouillages, explique-t-il. Et il ne veut pas décevoir les électeurs revêches".

L’impact de Sandy sur la campagne dépendra surtout du nombre de personnes affectées par l’ouragan et de la rapidité avec laquelle elles seront prises en charge. "Je pense que l’équipe d’Obama a bien pris la mesure des enjeux et se prépare à déployer des secours importants, autant que possible", poursuit Larry Sabato. Obama a fait savoir que les services d'urgence se tenaient prêts à intervenir, mais a aussi prévenu ses compatriotes qu'un retour à la normale serait une opération de longue haleine.

Mais l’équipe démocrate n’abandonne pas pour autant la campagne, l’ancien président Bill Clinton a été chargé de remplacer le candidat et d’assurer le meeting prévu ce lundi à Orlando.

Romney allège son emploi du temps

Côté républicain, Mitt Romney n’a pas mis sa campagne en suspens. Il a juste annulé plusieurs déplacements prévus dans le Wisconsin lundi soir, et dans l'Ohio et le New Hampshire mardi. "Romney est moins au premier plan dans cette affaire, commente Larry Sabato qui estime que le candidat républicain a moins à perdre dans cette crise. Il va exprimer son soutien aux victimes, mais il peut toutefois se faire remarquer en incitant notamment les gens à faire des dons aux services de secours." Sur son site de campagne, un lien a été ajouté vers le site de la Croix-Rouge.

Reste à déterminer lequel des deux candidats va parvenir à tirer bénéfice de ce contretemps.