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À Alep, la "trêve" n’a pas mis fin à la violence

L’émissaire international pour la Syrie n’a pas réussi à imposer une trêve pour les quatre jours de l’Aïd al-Adha. Une équipe de FRANCE 24 s’est rendue à Alep, où les combats se poursuivent et les blessés continuent d’affluer.

Le cessez-le-feu négocié par Lakhdar Brahimi, émissaire de la Ligue arabe et de l’ONU en Syrie, pour les quatre jours de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, n’a pas tenu. La trêve a définitivement été enterrée ce week-end, les attaques des rebelles succèdant aux raids de l’armée régulière. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), plus de 300 personnes ont péri à travers le pays dans des combats depuis vendredi, jour où la trêve devait théoriquement entrer en vigueur.

"Le cessez-le-feu est juste dans les médias. Sur le terrain, il n’y a pas de cessez-le-feu", témoigne un médecin de l’hôpital d’Alep au micro d’Assia Shihab, envoyée spéciale de FRANCE 24 dans la deuxième ville de Syrie. "Il y a beaucoup de blessés par snipers. Il y a moins de bombardements aériens mais les attaques au mortier continuent", ajoute celui-ci.

Dans la ville, les coups de feu et le vrombissement des avions de combat restent le lot quotidien des habitants d’Alep. Dans l’hôpital de la ville, les blessés affluent toujours par dizaines chaque jour. Les médecins ne sont pas assez nombreux et les moyens limités. Depuis le début de la bataille d’Alep, qui a commencé il y a trois mois, les habitants ne cessent de fuir la ville quand ils le peuvent.

Menace de pénurie alimentaire

Car, en plus des violences, la pénurie alimentaire guette. "Tout est très cher, les prix sont quatre fois plus élevés qu’avant. Il n’y a pas de travail, pas d’activité, plus rien. Il n’y a pas de lait pour les enfants, constate un habitant de la ville. Les États-Unis disent être les amis des Syriens, la France aussi, mais ils sont les plus nuisibles. En ne faisant rien, ils encouragent Bachar."

Alep est désormais divisée entre les zones contrôlées par les rebelles et les quartiers aux mains de l’armée du régime. De larges parties de la ville sont réduites à l’état de ruine. Les immeubles sont éventrés, les rues jonchées de gravats. Dans cette cité, selon l’OSDH, les combats opposent l’armée à des factions islamistes de la rébellion comme le "Bataillon des soldats de Mahomet", les "Bataillons de l’islam" ou l’influent "Front al-Nosra", des groupes ne relevant pas directement de l’Armée syrienne libre (ASL).

Lundi matin, des combats sporadiques se poursuivaient dans le quartier de Zahra, dans le nord-ouest de la ville, où se situe le quartier général des services de renseignements de l’armée de l’air.