
L'armée a désigné le leader de l'opposition et ancien maire de la capitale Antananarivo, Andry Rajoelina, pour assurer la transition après la démission du président malgache Marc Ravalomanana.
Le directoire militaire, nommé par Marc Ravalomanana pour diriger un gouvernement provisoire, a formellement reconnu le chef de file de l'opposition, Andry Rajoelina, en tant que président d'une autorité de transition.
"Nous donnons les pleins pouvoirs à M. Andry Rajoelina pour qu'il devienne président d'une haute autorité de transition", a déclaré le chef de ce directoire, le vice-amiral Hyppolyte Ramaroson, lors d'une conférence de presse.
Selon notre envoyée spéciale à Madagascar, Virginie Herz, le militaire a affirmé que cette passation de pouvoir s’était faite "sans contraintes".
Cependant, ajoute Virginie Herz, le vice-amiral, ainsi que d’autres généraux, avaient été arrêtés plus tôt dans la journée par des militaires loyaux à Andry Rajoelina et auraient passé plusieurs heures à discuter à huis clos avec eux.
Officiellement, le maire destitué d’Antananarivo devra attendre encore un peu avant de pouvoir s’asseoir dans le fauteuil présidentiel.
Un nouveau président demain ?
"Il manque encore une étape importante, rappelle Virginie Herz. Demain, la Haute Cour constitutionnelle devrait se réunir et officiellement proclamer Andry Rajoelina président de Madagascar."
Plus tôt dans la journée, accompagné de militaires et de sympathisants, l’ancien maire de la capitale avait fait une entrée triomphale dans le palais présidentiel du centre d’Antananarivo, pris d'assaut par l'armée la veille.
Quant à l'ancien chef de l'Etat, il s'était réfugié, dès dimanche, dans la résidence présidentielle d'Iavoloha située à une dizaine de kilomètres d’Antananarivo. Sa localisation exacte est encore inconnue.
"Selon les ministères, Marc Ravalomanana se trouverait actuellement à l’ambassade des États-Unis, poursuit Virginie Herz. D’autres sources nous ont confirmé cela, mais officiellement l’ambassade des Etats-Unis réfute cette information."
L'Union européenne (UE) et l'Union africaine (UA) avaient mis en garde, lundi, contre une prise du pouvoir par la force à Madagascar.