Les 7 Tours de France de 1999 à 2005 qu'avait remportés Lance Armstrong resteront sans vainqueur, comme l'a décidé vendredi la Fédération internationale de cyclisme. L’UCI demande également au Texan de rendre les primes perçues pour ses victoires.
Quatre jours après avoir retiré à Lance Armstrong ses sept victoires sur le Tour de France, l'Union cycliste internationale (UCI) a décidé vendredi 26 octobre que les éditions disputées entre 1999 et 2005 resteraient sans vainqueur. C'est ce qu'avait réclamé le patron du Tour de France, Christian Prudhomme. Car la totalité des dauphins d'Armstrong sur le Tour de France entre 1999 et 2005 ont été aussi impliqués dans des scandales de dopage, que ce soit l'affaire Festina, Puerto en Espagne ou T-Mobile en Allemagne.
"Le comité directeur de l'UCI a décidé de ne pas attribuer ces victoires à d'autres coureurs et de ne pas modifier les classements des épreuves concernées", explique l’UCI dans un communiqué. Précisant : "Le comité directeur a reconnu qu'un nuage de suspicion resterait sur cette période noire".
Armstrong prié de passer à la caisse
La seconde conséquence est financière : déchu, l'ex-roi du peloton est prié de rembourser toutes ses primes perçues pour ses victoires. Ainsi, rien que pour ses résultats sur le Tour de France, le Texan devra rendre près de 2,950 millions d'euros, lui qui s'est déjà vu réclamer par la société d'assurances SCA Promotions les 7,5 millions de dollars (5,8 millions d'euros) qu'elle avait dû lui verser pour ses victoires sur la Grande Boucle après un long bras de fer judiciaire.
Les anciens coéquipiers d'Armstrong qui ont reconnu s'être dopés en témoignant lors de l'enquête de l'Usada contre le Texan sont priés aussi de passer à la banque. Parmie eux, George Hincapie ou encore Levi Leipheimer.
Lance Armstrong, âgé aujourd'hui de 41 ans, a toujours nié s'être dopé mais a renoncé à contester les accusations de l'Usada qui s'appuie notamment sur les témoignages à charge de onze anciens coéquipiers de l'Américain.
Établir une commission externe indépendante
Dans cette affaire, l'image mais surtout la probité de l'UCI ont été remises en question. D'anciens coureurs l'accusent de s'être montrée complaisante à l'égard d'Armstrong et d'avoir eu connaissance de certaines pratiques du coureur. Soumise à d'incessants appels à la démission visant le président de l'UCI Pat McQuaid et son prédécesseur Hein Verbruggen depuis la publication du dossier détaillé de l'Usada sur les années Armstrong, la Fédération a "reconnu qu'une action décisive était nécessaire en réponse à ce rapport".
"Alors que le comité directeur a confiance dans le fait que d'énormes pas ont été faits dans la lutte contre le dopage depuis 2005, afin que l'UCI et le cyclisme puissent avancer avec la confiance de toutes les parties, l'instance dirigeante a décidé d'établir une commission externe totalement indépendante pour se pencher sur les différentes accusations dont a été l'objet l'UCI à propos de l'affaire Armstrong", a ainsi annoncé la Fédération.
Selon l'UCI, une des missions de cette commission sera de s'assurer que quiconque qui sera impliqué dans une affaire de dopage, un coureur ou toute autre personne du monde de cyclisme, ne puisse plus jouer un rôle dans ce sport.
FRANCE 24 avec dépêches