
Les rites du pèlerinage annuel musulman ont officiellement débuté ce mercredi à La Mecque. Craignant un débordement du conflit syrien, les autorités saoudiennes ont renforcé les mesures de sécurité.
Plus de deux millions de musulmans venus du monde entier convergeaient vers La Mecque pour entamer les rites du pèlerinage annuel, le hadj, qui doivent commencer mercredi 24 octobre.
Les autorités saoudiennes ont fait, cette année, un effort supplémentaire pour garantir la sécurité des pèlerins et s’assurer, notamment, de pouvoir éviter tout débordement lié au conflit syrien.
La tenue des pèlerins pendant le hadj est très réglementée. Et, fait surprenant, il est interdit aux femmes de se voiler le visage durant les rites du pèlerinage. Les femmes du Golfe, qui portent d’ordinaire le voile intégral, effectuent leur pèlerinage à visage découvert.
En outre, le hadj est mixte. Hommes et femmes accomplissent les rites côte-à-côte, ce qui contraste avec certaines cérémonies comme les mariages, durant lesquelles, dans certains milieux traditionnels, hommes et femmes sont séparés.
son sermon de vendredi, Saleh Ben Abdallah Hamid, imam de la Grande Mosquée de La Mecque, a par ailleurs condamné la répression du soulèvement populaire en Syrie et a sollicité l'aide divine pour faire échec aux "oppresseurs".
Éviter le scénario de 1987
Syrie et Iran accusent la Turquie et les pays arabes du Golfe de livrer des armes aux rebelles. Les autorités saoudiennes reprochent quant à elles à la République islamique d'inciter la minorité chiite du royaume à la contestation et d'attiser les troubles à Bahreïn, ce qu'elle dément.
Iran et Arabie saoudite ont toutefois tous deux promis de tout faire pour éviter les débordements à l'occasion du hadj. En 1987, des affrontements entre pèlerins iraniens et forces de l'ordre ont fait plusieurs centaines de morts.
"Quoi qu'il arrive, nous maîtriserons la situation", a ainsi promis, samedi, le prince Ahmed, ministre de l'Intérieur, alors qu’il passait en revue des forces de l'ordre qui ont défilé avec canons à eau, lance-grenades lacrymogènes et véhicules équipés de mitrailleuses.
"Je ne pense pas que ce qui se passe malheureusement en Syrie et ailleurs aura des répercussions sur la sécurité du pèlerinage", a-t-il ajouté.
Les rites ont déjà commencé
Pour l’heure, tout semble se dérouler comme prévu. Selon Riyad, plus de 1,7 million de pèlerins étrangers sont déjà arrivés dans la ville sainte de l'islam, et doivent être rejoints par quelque 750 000 fidèles venus du royaume.
Depuis plusieurs jours déjà, les fidèles en groupes, souvent conduits par des guides, les drapeaux de leurs pays respectifs imprimés sur leurs vêtements blancs, se pressent autour de la kaaba, dans l'enceinte de la Grande Mosquée.
Tournant autour de la pierre cubique dont l'origine remonterait à Abraham, selon la tradition musulmane, ils doivent souvent jouer des coudes pour la toucher et même l’embrasser. C’est le point focal du pèlerinage, qui représente l’un des cinq piliers de la religion musulmane, que tout croyant se doit d’accomplir un fois dans sa vie s’il en a les moyens.
Le hadj est le plus grand rassemblement humain au monde et pose aux autorités saoudiennes un formidable défi logistique. Jeudi, les pèlerins doivent se rassembler sur le mont Arafat, à la veille du l’aïd al-adha, fête du sacrifice, point culminant du pèlerinage.
France 24 avec dépêches