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Des actionnaires portent plainte contre Natixis

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur Natixis, après la plainte déposée par l'Association de défense des actionnaires minoritaires, a-t-on appris de sources policière et judiciaire.

AFP - Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur Natixis après le dépôt de plainte de plusieurs dizaines de petits actionnaires qui s'estiment lésés par les conditions d'entrée en bourse de la banque fin 2006, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Cette enquête, ouverte la semaine passée, a été confiée à la Brigade financière, selon le parquet qui a également saisi pour avis l'Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse.

Cette enquête fait suite à la plainte déposée contre X le 24 février par environ 90 petits actionnaires emmenés par l'Association pour la défense des actionnaires minoritaires (Adam) pour "diffusion d'informations trompeuses, présentation de comptes inexacts et répartition de dividendes fictifs et la présentation de faux bilan".

Les plaignants dénoncent notamment les conditions de l'entrée en bourse de cette filiale commune des banques Caisse d'Epargne et Banque Populaire début décembre 2006.

Introduit en bourse au cours de 19,55 euros, l'action ne valait lundi à la clôture de la Bourse de Paris que 1,14 euro.

Jointe par l'AFP, la présidente de l'Adam, Colette Neuville, a dénoncé "toute l'information financière qui a été faite par Natixis et les conditions dans lesquelles ces titres ont été placés auprès du public".

"La plupart des actionnaires se plaignent des conditions dans lesquelles ils ont été démarchés (pour souscrire des titres, ndlr), ils estiment avoir été mal informés voir désinformés", a-t-elle affirmé.

Lors de son introduction en bourse, le titre Natixis avait séduit 2,8 millions de particuliers, dont une bonne partie sont des clients des deux maisons mères, les Banques Populaires et les Caisses d'Epargne.

Natixis est contrôlée à 71,5% par la Caisse d'Epargne et Banque Populaire, actionnaires à parité. La banque de financement et d'investissement a accusé une perte nette de 2,8 milliards d'euros en 2008 en raison de ses actifs à risque et de lourdes pertes dans ses activités de marché au quatrième trimestre.

Cette enquête intervient alors que l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol a été nommé à la tête du conseil de surveillance de Natixis le 6 mars.

Son arrivée s'inscrit dans le cadre du projet de fusion entre la Caisse d'Epargne et Banque Populaire, officialisé le 26 février.

Cette nomination fait l'objet d'une polémique liée à un possible conflit d'intérêt, M. Pérol ayant pris part aux négociations sur la fusion des deux établissements mutualistes. Plusieurs syndicats de la Caisse d'épargne ont indiqué qu'ils envisageaient des recours en justice.