logo

Le Japon accuse un déficit commercial record

L'économie japonaise subit de plein fouet le marasme économique en Europe et le conflit diplomatique avec la Chine. Les exportations japonaises ont ainsi reculé de 10,3 % en septembre. L'archipel a révélé son pire déficit commercial depuis 1979.

Du jamais vu depuis 1979. La balance commerciale japonaise a accusé, en septembre, un déficit record de 558,6 milliards de yens (5,5 milliards d'euros), selon des chiffres annoncés lundi 22 octobre par le ministère japonais des Finances.

Le commerce de la troisième économie mondiale a souffert de l’effet conjoint d’un ralentissement économique mondial et des répercussions du conflit diplomatique sino-japonais au sujet des îles Senkaku-Diaoyu.

Les exportations japonaises ont enregistré, en septembre, une baisse de 10,3 % tandis que les importations ont bondi de plus de 4 %. La principale épine dans le pied commercial du Japon vient de l’Europe, engluée dans sa crise des dettes souveraines. L'ensemble des exportations vers l'Union européenne (UE) a, ainsi, chuté de 21,1 % le mois dernier.

Mais le commerce avec la Chine a également subi un lourd revers, les ventes de produits made in Japan ont dégringolé de 14,1 %. Principale victime économique de la bataille pour les îles Senkaky-Diaoyu : le secteur automobile. Les exportations de voitures ont plongé de plus de 40 % en septembre.

Le Japon carbure aux hydrocarbures

Certains craignent que cette défiance des consommateurs chinois perdure. “Je pense que ce sentiment anti-japonais risque de se prolonger même si Tokyo et Pékin réussissent à s’entendre, car le gouvernement chinois n’a que très peu de contrôle sur ce que les consommateurs décident”, affirme au quotidien britannique Financial Times Kyohei Morita, économiste en chef pour le Japon à la banque Barclays.

Au Japon, où l’importation ne ralentit pas, redynamiser les exportations est une priorité. Depuis l'accident de Fukushima de mars 2011, la facture énergétique a fortement progressé : les compagnies d'électricité locales font tourner leurs centrales thermiques à plein régime, augmentant ainsi leur consommation d'hydrocarbure.

En septembre, elles ont encore acquis des quantités nettement plus importantes de pétrole (+ 22,5 % sur un an), de charbon (+ 23,6 %) et de gaz naturel liquéfié (+ 6,3 %).

Sans surprise, les importations du Japon ont, en conséquence, nettement augmenté vis-à-vis de ses principaux fournisseurs d'énergie, comme l'Arabie saoudite (+ 37,9 %) et la Malaisie (+ 20 %).
 

FRANCE 24 avec dépêches