Des violences entre la police ivoirienne et des manifestants ont éclaté lundi dans le quartier d'Abobo, à Abidjan, alors que se déroulait une opération d’évacuation de voies de circulation. Plusieurs personnes auraient été blessées.
De violents heurts ont éclaté lundi entre la police ivoirienne et de jeunes manifestants qui s'opposaient à une opération d'évacuation dans le quartier d'Abobo à Abidjan, faisant plusieurs blessés, selon des témoins cités par l'AFP .
Le Ghana a arrêté lundi dans un camp de réfugiés 43 ex-combattants ivoiriens, soupçonnés d'être proches de l'ex-président de la Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo.
"Les forces de sécurité ont mené samedi une opération pour rétablir le caractère civil du camp. Plusieurs Ivoiriens ont été arrêtés (...) plusieurs ex-combattants ont infiltré le camp", a déclaré le président de l'organisme chargé des réfugiés, le Ghana Refugee Board, Ken Dzirisah.
(AFP)
Selon ces témoignages, plusieurs centaines de jeunes protestaient contre une opération visant à libérer les voies, occupées par des marchands ambulants, autour du grand marché de ce quartier très populaire, qui a été l'un des épicentres de la crise ivoirienne de 2010-2011. Plusieurs d'entre eux ont été blessés.
"La police a réagi en les dispersant dans un premier temps à l'aide de gaz lacrymogènes. Les jeunes ont riposté en lançant des pierres aux policiers", a expliqué un témoin.
Découverte d’armes illégales
La police, appuyée par la gendarmerie et les soldats des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), a ensuite procédé à des tirs de sommation. Des manifestants ont répliqué en tirant à leur tour vers les forces de l'ordre, a raconté un autre témoin. "Les policiers ont reçu des tirs de gens qui étaient sur le lieu" à évacuer, a affirmé à l'AFP la ministre de la Salubrité urbaine, Anne-Désirée Ouloto, évoquant "une zone dangereuse".
"L'opération de salubrité que l'on a voulu lancer a permis de découvrir que des personnes détenaient des armes de façon illégale dans cette zone", a-t-elle souligné.
Anne-Désirée Ouloto et ses collègues des Mines, Adama Toungara, également maire d'Abobo, et de la Défense, Paul Koffi Koffi, ont été longuement bloqués à la mairie du quartier.
Après ces affrontements, la police a réussi à disperser les manifestants.
Un quartier sensible depuis la crise postélectorale de 2010-2011
Abobo a été au cœur de la crise postélectorale ivoirienne de décembre 2010 à avril 2011, qui a opposé les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo et ceux de chef de l'État élu Alassane Ouattara, au cours de laquelle quelque 3 000 personnes ont été tuées. Une guérilla baptisée "commando invisible" avait pris le contrôle de ce quartier pro-Ouattara pendant la crise et de nombreux ex-combattants non démobilisés y circulent toujours.
Ces incidents surviennent alors que la Côte d'Ivoire a été la proie de nouvelles attaques armées dans la nuit de dimanche à lundi, dont l'une a visé pour la première fois une infrastructure sensible, une centrale thermique d'Abidjan qui a subi de sérieux dégâts.
(AFP)