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Les coptes d’Égypte manifestent en mémoire du massacre de Maspero

Il y a un an, les forces de l’ordre réprimaient violemment une manifestation de coptes à Maspero, un quartier du Caire, alors que ces derniers protestaient contre l’incendie d’une de leurs églises. Vingt-huit personnes avaient trouvé la mort.

Un rassemblement est prévu ce mardi 9 octobre au Caire en mémoire des 28 personnes tuées il y a un an jour pour jour lors d'une manifestation de coptes qui avait été violemment réprimée dans le quartier de Maspero, dans le centre de la capitale. L'Union des jeunes de Maspero, qui rassemble des militants coptes, a ainsi appelé à défiler "pour le premier anniversaire du massacre de Maspero". "La seule demande politique en cette journée est de réclamer justice pour les martyrs et que les criminels impliqués dans ce massacre soient jugés", indique le groupe sur Facebook.

Le 9 octobre 2011, des milliers de coptes avaient manifesté du quartier de Chobra vers Maspero pour protester contre l'incendie d'une église dans le gouvernorat d'Assouan (sud) avant que la marche ne dégénère en affrontements avec les soldats stationnés devant la télévision d'État.

Selon l'ONG Amnesty International, qui avait à l'époque dénombré 28 morts et des centaines de blessés, les autorités égyptiennes ont échoué à mener une "enquête impartiale et indépendante sur les circonstances des violences et à amener les responsables à rendre des comptes".

L'armée critiquée

Des versions divergentes ont circulé sur l'origine des violences. Plusieurs témoins ont dit à l'AFP que les manifestants avaient été visés par les tirs de soldats et que plusieurs personnes étaient mortes écrasées par des véhicules blindés.

L'armée, au pouvoir à l'époque, a démenti avoir fait un usage excessif de la force, assurant qu'elle ne tirait "jamais sur les civils" et que "certains manifestants avaient des sabres et des cocktails Molotov". Les militaires, portés aux nues après le soulèvement qui a renversé Hosni Moubarak en février 2011, ont été très critiqués pour leur gestion des évènements de Maspero, à l'étranger comme en Égypte. La colère a aussi visé les médias d'État, accusés d'avoir tenu un discours incitant à la haine contre les chrétiens dans leur couverture des violences.

Les coptes, qui représentent de 6 à 10 % des Égyptiens selon les estimations, s'estiment discriminés dans une société en grande majorité musulmane. Ils ont été visés par plusieurs attentats, en particulier celui du Nouvel an 2011 contre une église à Alexandrie.

FRANCE 24 avec dépêches