
Le procès de Josef Fritzl s'est ouvert sous haute sécurité devant la cour d'assises de Sankt-Pölten, près de Vienne. Ce père incestueux a défrayé la chronique en séquestrant et violant sa fille pendant 24 ans, à l'insu de tous.
Entouré de policiers, le visage caché derrière un classeur bleu, Josef Fritzl est arrivé ce lundi à la cour d'assises de Sankt-Pölten, à une soixantaine de kilomètres de Vienne. Il a plaidé coupable des chefs d'accusation d'inceste, de viols et de séquestration, mais a récusé les accusations de meurtre et d'esclavage.
Aujourd'hui âgé de 73 ans, l'homme a enfermé et violé sa fille durant 24 ans dans la cave de sa maison d'Amstetten, où sont nés sept enfants de relations incestueuses. L'un est mort faute de soins en 1996.
Lors de cette première journée d'audience, Josef Fritzl a raconté son enfance difficile aux côtés de sa mère célibataire, qui ne voulait pas de lui et le battait. "Fritzl évoque la relation avec sa mère, la voix cassée par l’émotion lorsqu’il se rappelle n’avoir eu aucun ami durant son enfance", écrit l’envoyée spéciale de FRANCE 24, Angela Yeoh depuis la salle d’audiences (cliquez sur ce lien pour lire tous ses twits en anglais).
"Dans un premier temps, le procureur a décrit au jury les conditions de vie de la fille de Fritzl dans la cave, allant jusqu’à faire passer une boîte pour faire sentir l’odeur qui y régnait", rapporte aussi Angela Yeoh.
Un procès médiatisé et sécurisé
Un important dispositif de sécurité a été mis en place autour du palais de justice de Sankt-Pölten, où se pressent de nombreux médias internationaux. "Les autorités craignent, notamment, que Josef Fritzl tente de mettre fin à ses jours", indique Philomé Robert, lui aussi envoyé spécial de FRANCE 24 en Autriche.
"Le principal problème est de comprendre comment personne n’a rien vu venir, ni rien compris, précise Philomé Robert. En 1984, par exemple, lorsque Josef Fritzl déclare que sa fille a disparu dans une secte, aucune investigation n’a été entreprise."
Comme le veut la règle en Autriche, en cas de procès pour délits sexuels, l’essentiel des audiences se tient à huis clos. La fille de Josef Fritzl, Elisabeth, 42 ans, ne se rendra pas devant les huit jurés et les trois juges de la cour d’assises. Son témoignage vidéo, d'une durée de 11 heures, sera en revanche diffusé en plusieurs fois à la cour.
Le verdict est, en principe, attendu pour le 20 mars. Le cumul des peines n'est pas prévu par le code pénal autrichien, qui ne retient que la peine la plus lourde.