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Le hockeyeur français Antoine Roussel a signé cet été un contrat avec l'équipe des Stars de Dallas. Même si la saison nord-américaine est encore suspendue pour cause de grève, le joueur s'entraîne dur pour réussir à percer un jour en NHL.

Le "lock-out" de la NHL

Depuis le 16 septembre dernier, la Ligue nord-américaine de hockey sur glace (NHL) a décrété un lock-out, un arrêt de travail pour les 30 équipes du championnat. Les joueurs et les propriétaires ne sont toujours pas parvenus à un accord après l’expiration de la convention collective.

La Ligue propose de baisser sur six ans de 57 à 47 % la part des joueurs dans le partage des recettes, alors que ces derniers ne veulent pas descendre en dessous des 52 %.

Alors que la saison doit normalement reprendre le 11 octobre, les rencontres préparatoires ont pour l’instant été annulées. En 2004-2005, le précédent lock-out avait entraîné l’annulation pure et simple du championnat.
 

Le 2 juillet dernier, Antoine Roussel a réalisé son rêve : signer un premier contrat avec une équipe de la Ligue nord-américaine de hockey (NHL). Le Français de 22 ans s’est engagé pour deux saisons avec les Stars de Dallas.

"Quand j’étais petit, je suivais la Ligue nationale. Je ne pensais pas que ce serait un jour accessible", se souvient le jeune joueur, interrogé par FRANCE 24.

Malheureusement, son entrée dans le plus prestigieux championnat au monde est pour l’instant en suspens, la saison de NHL étant repoussée jusqu’à nouvel ordre en raison du conflit entre les joueurs et les propriétaires des clubs (voir encadré ci-contre).

Profiter du "lock-out"

Au lieu de s’apitoyer sur son sort, l’attaquant préfère y voir une bonne opportunité. Pendant le "lock-out" (grève), il espère faire progresser son jeu au sein des Texas Stars, le club-école de Dallas. Cette équipe, qui évolue dans la Ligue américaine (AHL), la deuxième division, n’est pas affectée par l’arrêt de travail.

"Avec mon contrat, je n’étais pas assuré de faire partie de l’équipe première. Je m’attendais à commencer la saison en deuxième division. Cela ne change rien finalement à mon plan personnel", explique Antoine depuis le camp d’entraînement des Texas Stars, à Austin.

Pendant le "lock-out", la AHL va attirer tous les regards. Le Français veut en profiter pour se faire remarquer. " Si cela fonctionne bien et si la NHL reprend, j’espère être ensuite appelé par l’équipe première", ajoute-t-il.

Antoine sait que la concurrence dans le championnat américain est des plus féroces et s’avère encore plus difficile pour les Français. Trois joueurs venus de l’Hexagone ont, avant lui, chaussé les patins en NHL (Philippe Bozon, Cristobal Huet et Stéphane Da Costa).

Le gardien Cristobal Huet est le seul à avoir réussi l’exploit de remporter la célèbre Coupe Stanley avec les Blackhawks de Chicago en 2010.

De Roubaix au Texas

Pour suivre les pas de ce prestigieux aîné, Antoine Roussel s’est consacré très tôt à son sport. Né en 1989 à Roubaix (Nord), il fréquente la patinoire de sa ville dès l’âge de 4 ans. "La légende raconte que j’ai regardé du hockey et j’ai tout de suite dit à ma mère que c'était ce que je voulais faire !" plaisante le joueur.

À la suite d'une mutation professionnelle de son père, il a joué pendant sept ans avec l'équipe des Corsaires de Nantes avant d’intégrer un sport-études à Rouen. Ses parents ont ensuite décidé de tenter l’aventure au Canada : "Ils voulaient changer leur style de vie. C’était la crise de la quarantaine. Ils ont ouvert un bed & breakfast".

Antoine, qui rêvait de ce pays où le hockey est roi, ne s'est pas fait prier. Alors âgé de 15 ans, il a suivi sa famille au Québec où il a réussi à intégrer la Ligue junior majeur. "C'était vraiment le bon timing. Je suis vraiment chanceux d'avoir pu vivre cette expérience", raconte Antoine qui s'exprime désormais avec un fort accent québécois.

Reconnu pour son énergie sur la glace, mais aussi pour son tempérament de bagarreur, il n'a pas tardé à susciter l'intérêt des recruteurs. Il a signé à 20 ans son premier contrat professionnel dans la Ligue américaine avec les Bruins de Providence puis les Wolves de Chicago.


Faire progresser l’équipe de France

Le Nordiste d’origine a aussi gagné sa place au sein de l’équipe de France. En mai, il a participé pour la première fois au Championnat du monde qui s'est déroulé en Finlande où il a inscrit trois points (deux aides et un but).

"On a fini à la 9e place. Cela a été notre 2e meilleure performance en 17 ans. Tout le monde a adoré. On en est revenu avec une bonne expérience", raconte le numéro 54 des Bleus.

Même s’il évolue sur le continent américain, il veut s’investir avec la sélection tricolore : "J’espère vraiment qu’au mois de février, je pourrais aider l’équipe de France à se qualifier pour les Jeux de Sotchi [qui se dérouleront en 2014 en Russie]. Représenter la France aux JO, cela a toujours été mon rêve."

Ballotté de ville en ville au grè des contrats, Antoine n'a désormais qu'un souhait : pouvoir poser un peu ses valises. "J'aimerais m'établir à un endroit. J'espère que ce sera ici au Texas pour me développer au sein de l'organisation des Stars", conclut-il avec espoir.