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Des affrontements ont opposé mercredi des manifestants aux forces de l'ordre à Athènes, en marge d'une mobilisation générale organisée contre de nouvelles mesures de rigueur imposées par les créanciers publics du pays.

Pour la troisième fois depuis le début de l’année, les Grecs sont descendus massivement dans la rue, mercredi 26 septembre, contre les mesures d’austérité, à l’appel des deux principaux syndicats du pays.

Avions cloués au sol et trains à l'arrêt, magasins rideaux tirés et service minimum dans les hôpitaux, la Grèce tournait au ralenti. Il s’agissait de la première journée de grève nationale contre l'austérité, depuis l'arrivée au pouvoir, en juin, du gouvernement de coalition dirigé par le conservateur Antonis Samaras. Ce dernier est pris en étau entre la grogne sociale et la pression exercée par les créanciers publics.

Le ministère grec des Finances a annoncé avoir bouclé le nouveau train d'économies conditionnant le maintien de la Grèce sous perfusion de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) et devrait, selon une source anonyme au sein du ministère des Finances citée par l’AFP, soumettre sa copie jeudi aux partenaires de la coalition gouvernementale.

Violences place Syntagma à Athènes

Mobilisés pour dénoncer le nouveau train de restrictions, entre 30 000 (selon la police) et 100 000 manifestants (selon les organisations syndicales) ont marché en direction de la place Syntagma, devant le Parlement, à Athènes, en scandant "Ne plions pas devant la troïka" et "UE, FMI, dehors !". Les accès à la place étaient bloqués par la police.
 

Pendant le rassemblement place Syntagma, les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur de jeunes manifestants cagoulés qui leur jetaient des pierres, des bouteilles et des cocktails Molotov, tandis que des hélicoptères survolaient le quartier.
 
Les policiers ont par ailleurs empêché un retraité de se rendre devant les bureaux du Premier ministre avec une pancarte portant les photos de plusieurs chefs du gouvernement présentés comme "les pires traîtres de l'histoire grecque".

"Un message fort au gouvernement et à la troïka"

Un nouveau train de restrictions budgétaires doit prochainement être soumis au vote du Parlement. Depuis le début de la crise en 2008, les plans d’austérité se succèdent dans le pays. "Nous ne pouvons plus supporter cela. Nous sommes exsangues, ce n'est plus possible de nourrir nos enfants", déclare Dina Kokou, enseignante de 54 ans et mère de quatre enfants, contrainte de vivre avec un revenu n’excédant pas 1 000 euros par mois. "Les hausses d'impôts et la baisse des salaires sont en train de nous tuer", ajoute-t-elle.

"Hier, les Espagnols sont descendus dans la rue, aujourd'hui c'est nous, demain ce sera les Italiens et plus tard tous les peuples d'Europe", a lancé à la foule Yiorgos Harisis, un responsable de l'Adedy, principal syndicat de la fonction publique.

"Avec cette grève, nous envoyons un message fort au gouvernement et à la troïka. Leurs mesures ne passeront pas, même si elles sont votées au Parlement, parce que les jours de ce gouvernement sont comptés", a-t-il ajouté.

Il s'agissait du premier test important pour le gouvernement du Premier ministre Antonis Samaras, qui a bénéficié du calme de la rue au cours de la traditionnelle trêve estivale. Pendant l’été cependant, nombre d’analystes avaient prévu une rentrée sociale mouvementée.

FRANCE 24 avec dépêches
 

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Point sur la situation économique de la Grèce