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Plusieurs villes du Pakistan ont été le théâtre de violentes manifestations, vendredi, en protestation au film anti-islam "L’innocence des musulmans". Une quinzaine de personnes ont trouvé la mort durant les affrontements.

Les retombées du film islamophobe "L’innocence des musulmans" ont été particulièrement sanglantes, vendredi 21 septembre, au Pakistan. Lors de manifestations organisées dans plusieurs villes du pays pour protester contre le brûlot, au moins treize personnes ont trouvé la mort et deux cents autres ont été blessées.

À Peshawar, la grande ville du nord-ouest située près de la frontière avec l’Afghanistan, trois manifestants et le chauffeur d’une chaîne de télévision pakistanaise ont été tués lors d’une intervention des forces de l’ordre visant à dissiper les séditieux qui avaient saccagé et incendié des cinémas.

Le chef de la police de Peshawar, Imtiaz Iltaf, a demandé que toute la lumière soit faite sur ces émeutes, précisant que "les policiers qui ont tiré sur les manifestants pourraient aussi faire face à la justice".

À Karachi, la capitale économique, les heurts ont ôté la vie à un policier et huit manifestants. Dans cette ville, plusieurs cinémas ont également été incendiés par les protestataires.

"Nous avons reçu quatre morts et soixante-cinq blessés, et des blessés continuent d'affluer", a indiqué à l'AFP un médecin de l'hôpital Jinnah à Karachi. Un de ses confrères, dans un autre hôpital de la même ville, a signalé avoir accueilli cinq personnes sans vie, dont un policier, ainsi qu’une quarantaine de blessés.

"Depuis la création de notre nation, l'Amérique s'est engagée à respecter les religions"

Le Premier ministre pakistanais Raja Pervez Ashraf avait, dans la matinée, appelé la population à manifester pacifiquement, tout en condamnant fermement cette "attaque inacceptable" contre "le prophète" et "la croyance première de 1,5 milliard de musulmans".

Et le chef du gouvernement d’ajouter : "Nous exigeons que les Nations unies et d'autres organisations internationales préparent une loi banissant de tels discours qui n'ont d'autre objectif que d'attiser la haine".

De leur côté, les États-Unis ont diffusé un spot publicitaire d’une cinquantaine de secondes sur les chaînes de télévision pakistanaises, destiné à apaiser la colère des musulmans contre le film anti-islam. "Depuis leur création, les États Unis ont toujours été une nation qui respectait toutes les croyances, a indiqué le chef d’État américain. Nous rejetons les critiques selon lesquelles nous dénigrons les croyances religieuses des autres", déclare notamment le président américain Barack Obama dans le clip.

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Les précisions au Pakistan à 11h30
Les manifestations contre le film anti-islam font une quinzaine de morts au Pakistan

La secrétaire d’État Hillary Clinton, qui intervient également dans ce spot, ne dit pas autre chose. "Permettez-moi d'être très clair : c'est évident que le gouvernement des États Unis n'a absolument rien à voir avec cette vidéo. Nous rejetons son contenu et son message. Depuis la création de notre nation, l'Amérique s'est engagée à respecter les religions".

Pas sûr pour autant que ce message adoucisse le mécontentement des protestataires pakistanais. Depuis quelques jours, les démonstrations de violence vont en effet crescendo. Jeudi 20 septembre, des milliers de manifestants ont défié la police après avoir vainement tenté de faire irruption dans l’ambassade des États-Unis. Les échauffourées qui ont suivi ont fait plusieurs dizaines de blessés.

France 24 avec dépêches