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Washington condamne le film anti-islam, affrontements meurtriers au Yémen

De violentes manifestations contre "L'innocence des musulmans", dans l'enceinte de l'ambassade américaine à Sanaa, ont provoqué la mort de quatre manifestants. Par ailleurs, Hillary Clinton et l'Arabie saoudite ont condamné le film antimusulman.

Le caractère anti-islam du film "Innocence of Muslims" et les violences qui en ont découlé ces deux derniers jours ont été réprouvés à la fois par l'Arabie saoudite et la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, ce jeudi 13 septembre.

Une journée marquée par des affrontements à l'ambassade des États-Unis à Sanaa, au Yémen, entre la police et des protestataires, faisant quatre morts parmi ces derniers.

Des protestations contre un film qui font quatre morts au Yémen

À Sanaa, la capitale yéménite, des jeunes ont pénétré dans l'enceinte de l'ambassade des États-Unis, jeudi dans la matinée, aux cris de L'"armée de Mahomet est de retour". Ils ont rapidement été dispersés, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Mais les protestataires sont revenus à la charge et quatre d'entre eux ont été tués et trente-quatre autres blessés par les forces de l'ordre.

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, s'est dit "extrêmement navré", et a présenté ses "excuses au président américain Barack Obama ainsi qu'au peuple américain", promettant de punir les coupables.

L’Arabie saoudite condamne le film et les violences

À l’instar de nombreux pays dans le monde, l’Arabie saoudite a vivement condamné "Innocence of Muslims" ("L'innocence des musulmans"), un brûlot anti-islam mis en ligne sur Internet, ainsi que les attaques visant des représentations américaines deux jours plus tôt, parmi lesquelles le consulat de Benghazi où quatre personnes, dont l’ambassadeur des États-Unis Christopher Stevens, ont trouvé la mort.

Le royaume, qui prône un islam traditionaliste et rigoriste, a, au travers d’un communiqué diffusé par l’agence officielle Spa, transmis "ses condoléances aux États-Unis pour les victimes des violences" et fustigé "la production par un groupe irresponsable aux États-Unis d'un film insultant le prophète Mahomet", réaffirmant au passage "son rejet de tous les actes portant atteinte à la religion et à des symboles religieux".

Hillary Clinton désapprouve la vidéo "écœurante et condamnable"

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a également crié haro contre le film dénigrant l'islam et qui suscite la colère de musulmans contre les États-Unis.

La chef de la diplomatie a qualifié la vidéo d’"écœurante et condamnable" et a tenu à préciser que le gouvernement américain "n'a absolument rien à voir" avec cette réalisation et qu’il en rejetait "le contenu et le message".

"Ce film semble avoir un objectif profondément cynique : dénigrer une grande religion et provoquer la colère", a-t-elle dénoncé en présence de son homologue marocain Saad-Eddine el-Otmani, avec lequel elle devait ensuite ouvrir un "dialogue stratégique américano-marocain".

Elle a toutefois répété qu'il n'y avait "aucune justification" à répondre à ce film par des actes de violences et demandé aux "dirigeants gouvernementaux, aux dignitaires civils et religieux" de les condamner.

France 24 avec dépêches