
Le fleuve Oyapock sépare le Brésil de la Guyane française. Jusqu’à présent, Brésiliens et Guyanais naviguaient librement d’une rive à l’autre. Mais depuis qu’un pont les relie, les contrôles aux frontières sont devenus permanents. Censé rapprocher la France et le Brésil, ce pont est aujourd’hui le symbole d'une incompréhension mutuelle.
Depuis 1997 et la rencontre entre les présidents Chirac et Cardoso, Paris et Brasilia rêvent d’un pont pour unir les rives de la Guyane française et du Brésil. C’est finalement à Pointe Morne, sur le fleuve Oyapoque, qu’un pont à haubans de 378 mètres a été construit. Depuis l'été 2011, la France est ici reliée au Brésil, l’Union Européenne à l’Amérique du Sud.
Pourtant, aucune inauguration du monument n'a eu lieu. Ce qui devait être un symbole est un ouvrage dont personne ne semble avoir préparé l’utilisation et l’implantation dans le paysage sud américain et local.
Un chantier interminable
Côté français, les travaux sont terminés. Mais côté brésilien, le retard s’accumule. Car il s’agit là du chantier en cours le plus long du Brésil : 72 ans de travaux, avec un premier coup de pelle en 1940…
Aujourd’hui, le pont débouche sur un terrain vague : pas de poste frontière, une piste pour seule route d’accès et encore 250 kilomètres de route à goudronner pour rejoindre Macapa, la capitale de l’Etat frontalier d'Amapa.
Depuis le tournage de ce reportage, une nouvelle étape a commencé : le 10 août, Camilo Capiberibe, le gouverneur de État d'Amapa, a lancé en grandes pompes les travaux de la zone d’accès au pont côté brésilien. Avec la promesse que les travaux s’achèvent d’ici trois mois.