![Les indépendantistes remportent les législatives au Québec Les indépendantistes remportent les législatives au Québec](/data/posts/2022/07/17/1658067169_Les-independantistes-remportent-les-legislatives-au-Quebec.jpg)
Le Parti québécois remporte les élections législatives avec 32 % des voix. Sa dirigeante, Pauline Marois, prend ainsi la tête du gouvernement. En faveur de l’indépendance de la province, elle ne dispose toutefois pas de la majorité au Parlement.
AFP - Remportant, avec seulement 32% de voix, le scrutin législatif au Québec, la dirigeante du Parti québécois (PQ, indépendantiste) Pauline Marois est devenue mardi la première femme chef de gouvernement de l'histoire de la province francophone.
Mais elle se retrouve à la tête d'un gouvernement minoritaire, sans avoir l'appui d'une majorité au parlement.
Ainsi, cette femme pimpante et énergique aux cheveux blonds coupés court et aux yeux clairs, devra probablement mettre de côté l'épineux dossier de l'aspiration du Québec à l'indépendance, pulsion forte pour bon nombre de francophones, mais insuffisante pour gagner un référendum, comme l'ont montré les échecs de telles consultations en 1980 et 1995.
Elle a dirigé les ministères les plus importants, --l'Education, la Santé et les Finances-- acquérant une connaissance approfondie des rouages de la politique québécoise.
Née le 29 mars 1949 à Québec, d'un père mécanicien et d'une mère institutrice, Pauline Marois est l'aînée d'une fratrie de cinq enfants. Issue d'un milieu populaire, elle fait sa scolarité dans une école privée huppée, puis obtient un MBA (maîtrise en administration des affaires) de l'Ecole des hautes études commerciales (HEC) de l'université de Montréal.
Elle est mère de quatre enfants, une fille et trois garçons âgés de 27 à 33 ans, et deux fois grand-mère.
En 1978, elle entre en politique comme attachée de presse du ministre des Finances. Elle devient ministre d'Etat à la condition féminine au gouvernement péquiste de René Lévesque en 1981, puis accède aux plus grands ministères.
Après deux tentatives infructueuses en 1985 et 2005, Pauline Marois devient la première femme à être élue chef du PQ en 2007. Son parcours à ce poste est difficile, avec notamment une crise provoquée par la démission en 2011 de quatre députés.
Chef de l'opposition officielle depuis 2008, elle s'affronte au Premier ministre libéral Jean Charest. Elle soutient les étudiants en grève qui s'opposent à la hausse annoncée des frais de scolarité et arbore le carré rouge à l'Assemblée nationale.
En pleine campagne électorale, la chef du PQ attire dans ses rangs l'ancien leader d'un des syndicats étudiants, Léo Bureau-Blouin, 20 ans. Coup de maître, puisqu'il remporte la circonscription de Laval-des-Rapides (nord de Montréal) et surtout encourage efficacement les jeunes à voter PQ.
Elle propose d'indexer les frais de scolarité sur le coût de la vie et d'annuler la loi spéciale qui limite le droit de manifester et d'entraver l'accès aux cours.
Lors de la campagne, Mme Marois a joué la carte du consensus, de la modération et de la négociation, esquivant les attaques sur son programme de ses deux principaux rivaux, le Premier ministre sortant et chef du Parti libéral québécois (PLQ) Jean Charest et le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ, centre droit) François Legault.
Elle a dû faire face aussi à des critiques d'ordre personnel, sur ses tenues, ses foulards et ses bijoux. Ses détracteurs lui reprochent ses contradictions: d'un côté l'ex-travailleuse sociale qui lutte contre les inégalités, de l'autre la riche propriétaire, avec son mari, d'un manoir sur l'Ile-Bizard (nord-ouest de Montréal), et d'appartements à Québec, dans Charlevoix et en Floride.
La victoire du PQ marque le retour des indépendantistes au gouvernement, après les trois mandats consécutifs de Jean Charest, usé par neuf ans au pouvoir.
Souverainiste convaincue --comme en témoigne une discrète fleur de lys parfois épinglée à sa veste de tailleur--, Pauline Marois aimerait tenir un troisième référendum sur l'indépendance du Québec. Mais elle se garde bien d'en préciser l'échéance: le faire immédiatement serait courir à un nouvel échec.