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La justice rejette la plainte des parents de la pacifiste américaine tuée à Rafah

, envoyé spécial à Haïfa, Israël – Un tribunal israélien a blanchi deux soldats de Tsahal accusés d’être responsables de la mort, en mars 2003, d'une jeune pacifiste américaine alors qu’elle tentait d’empêcher un bulldozer israélien de détruire une maison palestinienne à Gaza.

Neuf ans après la mort de la militante américaine Rachel Corrie, ses proches dénoncent un “simulacre de justice” après le verdict rendu, ce mardi 28 août, par le tribunal de Haïfa, dans le nord d’Israël.

Devant un parterre de journalistes, la famille de la victime affiche sa déception... Un sentiment “attendu”, selon la co-fondatrice de l’International Solidarity Movement (ISM), auquel Rachel Corrie appartenait.

La jeune femme est morte en mars 2003 sous les chenilles d’un bulldozer israélien alors qu’elle tentait d’empêcher celui-ci d’aplatir une maison palestinienne dans la bande de Gaza.

Le juge israélien a reconnu l’aspect “tragique de l’accident” tout en exonérant les deux officiers à bord de l’engin lors des faits. La famille de la victime parle d’une “bataille juridique ardue” devant les tribunaux de l’État hébreu, “pour faire éclater la vérité sur ce qui s’est réellement passé ce jour-là et pour faire changer ce système”.

Pour la famille, il ne fait aucun doute que l’un des deux officiers était conscient de la présence de Rachel Corrie à proximité de l’engin et l’a donc intentionnellement percutée.

Gorge nouée

La gorge nouée, Cindy Corrie, la mère de la victime, dit avoir été confrontée à “un système bien huilé qui ne sert qu’à protéger l’armée israélienne, ses soldats (...) et à leur garantir l’impunité au prix de la vie de civils.” Pour elle, les soldats de Tsahal doivent apprendre à rendre des comptes.

Le verdict du juge Oded Gershon est pourtant catégorique : “Rachel Corrie ne s’est pas éloignée de la zone comme toute personne sensée l’aurait fait”. Selon le magistrat, le conducteur ne pouvait pas voir la victime.

Sur ce point, les proches de la victime rappellent la position de leur gouvernement. “L’État américain n’a pas changé d’avis : l’enquête menée par les autorités israéliennes n’est ni crédible, ni complète”, indiquent-ils.

La famille a annoncé qu’elle comptait faire appel du verdict devant la Cour suprême israélienne. “Nous voulons mieux comprendre la mentalité des officiers supérieurs israéliens et ce qui les pousse à donner de tels ordres”, conclut Cindy Corrie.