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Copé annonce officiellement sa candidature à la présidence de l'UMP

Jean-François Copé a annoncé ce dimanche sa candidature à la tête de l'UMP et a déclaré vouloir incarner une "droite républicaine, moderne et luttant contre le politiquement correct". L'ex-Premier ministre François Fillon est également candidat.

AFP - Jean-François Copé, 48 ans, désormais officiellement candidat à la présidence de l'UMP, est un ambitieux assumé qui travaille chaque jour à son objectif clairement affiché: conquérir l'Elysée en 2017.

S'il a longtemps entretenu avec Nicolas Sarkozy une relation complexe, passée, dit-il,

par "toutes les couleurs de l'arc-en-ciel", il a le même rêve d'enfant, la même obsession: devenir président de la République.

Depuis qu'il a convaincu, à l'automne 2010, Nicolas Sarkozy de lui confier les rênes de l'UMP, le climat est au beau fixe entre les deux hommes et M. Copé a mené activement campagne pendant la présidentielle de 2012. "Toi, tu n'as pas peur de faire des accrocs à ton costume", lui a lancé en février M. Sarkozy.

Ironie de l'histoire, le secrétaire général de l'UMP est aujourd'hui l'un de ceux qui se revendiquent le plus de l'ex-champion de la droite.

"Petit Français de sang mêlé" lui aussi -aïeux juifs roumains côté paternel, famille maternelle sépharade débarquée d'Algérie- Jean-François Copé a retenu le conseil de Nicolas Sarkozy. Lors de leur première rencontre, en 1990, le maire de Neuilly lui lance: "en politique, on ne te donnera jamais rien ! Il ne faut pas demander, il faut prendre !"

Un précepte que "JFC" applique à la lettre en conquérant à la hussarde, en 1995, la ville de Meaux. De culot il ne manque pas non plus pour s'imposer, à la tête des députés UMP (2007-2010), comme un personnage clef de la droite. Bien que resté en dehors du gouvernement, pour Jean-Pierre Raffarin, il a été "la révélation du quinquennat".

Et aujourd'hui, il n'a pas oublié cet autre conseil sarkozyen: "En politique, ce qui compte, ce ne sont pas les mandats, c'est le parti". "Il veut coûte que coûte l'UMP. S'il s'échoue, il remontera sur son cheval dès le lendemain matin", assure un proche.

Né à Boulogne-Billancourt le 5 mai 1964, il grandit dans les beaux quartiers de Paris. Lycée Victor-Duruy, Sciences-Po puis l'Ena... Lui qui, à 7 ans, affiche fièrement une photo du gouvernement Pompidou au-dessus de son lit, adhère tout naturellement au RPR.

En 1995, il reste fidèle jusqu'au bout à Jacques Chirac. Dans la foulée de la présidentielle, ce suppléant de Guy Drut devient député de Seine-et-Marne mais est fauché deux ans plus tard par la fameuse dissolution. Sa dernière défaite à ce jour.

Revenu dans le jeu en 2002, il connaît un joli parcours gouvernemental -Relations avec le Parlement, ministre délégué à l'Intérieur puis Budget- sans jamais occuper de portefeuille régalien.

Dans l'euphorie de la victoire en 2007, Nicolas Sarkozy l'évince du gouvernement pour le neutraliser dans le "placard à balais" du groupe UMP. Erreur. Jean-François Copé en fait vite une machine de guerre et impose, en chantre autoproclamé de "l'hyper-Parlement", sa "coproduction législative" à l'exécutif.

Surtout, c'est en 2007 que l'ancien bébé Chirac se met définitivement à son compte. C'est à ce moment-là qu'il dévoile ses visées élyséennes pour... 2017 et lance des initiatives tous azimuts à la tête de son club politique, Génération France.

Il s'attache aussi à gommer son image de "techno" même s'il fait parfois encore mentir le titre d'un de ses livres "Promis, j'arrête la langue de bois". "Copé, c'est les défauts de Juppé sans les qualités", ironisait il y a quelques années Eric Raoult (UMP), devenu... copéiste.

Ses détracteurs le jugent toujours trop "clanique" ou mettent en avant son goût pour l'argent. "Il est fidèle et ne joue pas perso, contrairement à Fillon", le défend Marc-Philippe Daubresse, un autre de ses ex-ennemis jurés.