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Un journaliste égyptien en détention préventive pour incitation au "chaos"

Le rédacteur en chef du quotidien égyptien indépendant "Al-Dostour" a été placé en détention préventive pour incitation à la déstabilisation du pays. C'est la première fois qu'un journaliste est poursuivi depuis la chute de Hosni Moubarak.

AFP - Un journaliste a été mis en détention préventive jeudi à l'ouverture de son procès pour incitation au "chaos" en Egypte, des poursuites dénoncées comme "politiques" dans un climat crispé entre la presse et le pouvoir du président islamiste Mohamed Morsi.

Le rédacteur en chef du quotidien indépendant Al-Dostour, Islam Afifi, s'est vu notifier cette décision à l'issue d'une audience d'une heure et demie. Il était poursuivi pour publication d'informations mensongères et incitation à la déstabilisation du pays.

M. Afifi restera en détention jusqu'au 16 septembre, date de la prochaine audience, a statué le juge du tribunal pénal de Guizeh, au Caire. Il s'agit du premier procès d'un journaliste égyptien depuis la chute de l'ancien président Hosni Moubarak en février 2011.

Financé par des fonds privés, Al-Dostour est plus critique à l'égard du pouvoir que les médias d'Etat, dont les dirigeants ont été remplacés après la prise de fonction du président Morsi le 30 juin.

Interrogé par l'AFP avant l'annonce de sa mise en détention, M. Afifi a dénoncé un procès "politique", affirmant que les plaintes déposées contre lui étaient le fait de "personnes qui ont des motivations politiques".

"Ce procès sera un véritable test pour l'une des demandes essentielles de la révolution égyptienne, qui est la liberté d'expression", a-t-il ajouté.

Le Syndicat des journalistes égyptiens a indiqué, dans un communiqué, avoir engagé des contacts pour obtenir la libération de M. Afifi. L'un des dirigeants du syndicat, Mohamed Abdel Qodous, a estimé que la décision du tribunal était "préjudiciable" pour le président Morsi, qui s'était engagé selon lui à ne pas emprisonner les journalistes, "pour la révolution et pour la justice".

L'Organisation égyptiennes des droits de l'Homme a demandé la libération du journaliste, affirmant, dans un communiqué, que le procès était à "contre courant de la situation nouvelle de l'Egypte, qui a un président élu et où on s'engage à respecter les libertés publiques".