
Nombre d'analystes ont affirmé qu'Apple avait battu, le 20 août, le record de la plus importante capitalisation boursière de l’histoire. En réalité, si l'inflation est prise en compte, ce titre appartient à Microsoft et non à la marque à la pomme.
Apple a beau caracoler actuellement tout en haut du firmament des valeurs à Wall Street, le cours de son action à la clôture de la bourse de New York, lundi 20 août, (664,75 dollars) ne lui permet pas d’accrocher à son palmarès le titre de plus importante capitalisation boursière de tous les temps, même si celle-ci atteint les 623,14 milliards de dollars. Malgré les multiples annonces proclamant ce record, l’inventeur des iPhone, iPad et autres Mac n’arrive, en fait, qu’à la troisième marche du podium, derrière Microsoft et Cisco.
Ce qui n’a pas empêché les principaux médias internationaux, du Wall Street Journal à USA Today, de décerner la médaille d’or au groupe fondé par feu Steve Jobs, peu après qu’Apple a annoncé avoir franchi ce nouveau cap boursier. Le calcul semblait pourtant évident : le précédent record était détenu par Microsoft qui avait atteint, le 30 décembre 1999, une capitalisation boursière de 620,58 milliards de dollars. Cerise sur la pomme : la prouesse supposée d’Apple se faisait au détriment de son rival historique Microsoft.
Mais l’histoire était trop belle. Dans un article au vitriol sous forme de leçon d’économie élémentaire aux journalistes, le très respecté site américain Columbia Journalism Review (CJR) s’est désolé, lundi soir, qu’agences de presse et journaux de par le monde aient omis le facteur inflation pour établir leur classement. “Ne pas prendre en compte l’évolution des prix revient à comparer des oranges à des pommes”, souligne le CJR.
Un dollar en 1999 valait en effet davantage qu’un dollar en 2012 : il équivaut à 1,38 dollar d’aujourd’hui. En prenant en compte l’inflation, la capitalisation boursière de Microsoft en 1999 grimpe donc à 856 milliards de dollar. Apple a encore du chemin à faire avant d’atteindre les sommets de son concurrent.
Un peu derrière Microsoft et juste devant Apple, Cisco, le géant américain de l'informatique, avait atteint 707,9 milliards de dollars en 2000, au plus fort de la bulle internet.