Entretien avec Lakhdar Brahimi, le nouveau médiateur international pour la Syrie, qui a reçu FRANCE 24 dans son appartement parisien.
L’ancien ministre algérien des Affaires étrangères a été nommé vendredi dernier au poste d’émissaire international pour la Syrie. Rompu aux missions de médiation après avoir travaillé pour l’ONU en Haïti, en Afrique du Sud post-apartheid, en République démocratique du Congo ou encore en Irak, Lakhdar Brahimi a pourtant longuement réfléchi avant de succéder au Ghanéen Kofi Annan.
« J’ai hésité précisément parce que j’ai été honoré et surpris, un peu. Je ne suis plus très jeune (…) J’ai hésité parce qu’il a fallu consulter énormément de monde autour de moi, à commencer par ma famille, j’ai parlé avec Kofi et avec des collègues », a expliqué le diplomate dans une entrevue accordée à FRANCE 24.
Après 17 mois de conflit en Syrie, Lakhdar Brahimi sait que sa mission qui consiste à réanimer le processus de paix est particulièrement délicate : « Je suis très conscient de la difficulté, mais c’est très difficile en fin de compte de dire non quand on vous demande d’essayer d’aider une situation qui est tellement compliquée et où il y a tellement de souffrances et d’injustices qui s’abat sur un peuple.»
Concernant l’éventualité du départ du président syrien Bachar al-Assad, le diplomate algérien préfère ne pas prendre position : « Ce n’est pas le moment d’en parler.»
Le nouveau médiateur doit se rendre dès cette semaine à New York où il espère obtenir le soutien des membres du Conseil de sécurité : «Je ne me fais pas d’illusion, cela ne va pas se faire du jour au lendemain, mais c’est l’un des objectifs sur lesquels les Nations unies doivent travailler », a-t-il insisté.