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Manifestations en Chine contre le débarquement japonais sur les îles Senkaku

Dimanche, au moins huit villes chinoises ont été le théâtre de manifestations antijaponaises. Des mouvements de protestation qui font suite à l'envoi d'une flottille japonaise sur un archipel revendiqué à la fois par Tokyo et Pékin.

AFP - Pékin a exprimé dimanche ses "vives protestations" à l'ambassade du Japon à Pékin, après le débarquement d'un groupe nationaliste japonais sur l'archipel de Diaoyu (appelé Senkaku par les Japonais), en mer de Chine méridionale, revendiqué à la fois par la Chine et le Japon, au moment où des manifestations antijaponaises avaient lieu dans au moins huit villes chinoises, selon l'agence Chine nouvelle.

"Le ministère des Affaires étrangère a formellement présenté ses plaintes auprès du Japon et a exprimé ses vives protestations à l'ambassade du Japon en Chine, demandant au Japon de cesser toute action portant atteinte à la souveraineté territoriale de la Chine", a déclaré le gouvernement chinois dans un communiqué.

Dimanche, des manifestations antijaponaises ont eu lieu dans au moins huit villes chinoises. A Shenzhen (sud), proche de Hong Kong, environ 1.000 manifestants étaient rassemblés, agitant des drapeaux chinois et scandant des slogans, selon Chine nouvelle. Selon un manifestant interrogé par l'AFP, le défilé s'étendait sur sept à huit kilomètres. De nombreux policiers étaient présents.

Les manifestations sont généralement rapidement dispersées en Chine, mais selon un spécialiste de la Chine interrogé par l'AFP, le gouvernement a pour le moment tout intérêt à les encourager.

"Ils utilisent la carte du soutien populaire pour faire pression sur le Japon", a déclaré à l'AFP Willy Lam, spécialiste de la Chine à l'Université de Hong Kong.

"La direction du parti (communiste) s'est rendu compte que le nationalisme était une arme à double tranchant. S'ils voient que la protestation risque de s'intensifier, ils donneront le signal pour y mettre fin", a-t-il ajouté.

Selon des médias japonais, des manifestants chinois ont endommagé des enseignes japonaises et des véhicules dans les rues de Shenzhen et d'Hangzhou (est).

A Guangzhou (sud), plus de cent personnes se sont rassemblées près de l'immeuble hébergeant le consulat japonais, en scandant "Japon, va-t-en des îles Diaoyu", selon Chine nouvelle.

Selon des témoins, des manifestations ont également eu lieu à Shanghai et Chengdu (sud-ouest), où les manifestations ont entraîné la fermeture d'un grand magasin japonais et d'une succursale de la marque japonaise de vêtements Uniqlo.

Des manifestations contre le Japon ont également été organisées à Qingdao (côte est), ainsi que dans les villes de Shenyang et Harbin (nord).

A Hangzhou, proche de Shanghai, les manifestations on rassemblé environ 1.000 personnes, selon un participant.

Plusieurs manifestations antijaponaises avaient éclaté dans plusieurs villes chinoises la semaine dernière et notamment dans la capitale, Pékin, selon Chine nouvelle et plusieurs témoins.

Elles ont suivi l'arrestation de 14 militants pro-chinois et des journalistes qui avaient débarqué dimanche dernier sur l'archipel disputé de Senkaku en bateau. Ils ont été expulsés vendredi par le Japon.