Josef Fritzl. Un nom, un visage, dont la petite ville d'Amstetten, en Autriche, se souviendra. Son procès, qui s'est ouvert devant la Cour d 'assises de Sankt-Pölten, près de Vienne, devrait permettre de mieux comprendre comment et pourquoi ce père incestueux a, pendant 24 ans, dans sa cave, séquestré et violé sa propre fille, à l'insu de tout son entourage.

Ce drame familial a défrayé la chronique en avril dernier en Autriche et dans le monde entier, quand la "maison de l'horreur", où il menait sa double vie, a été mise au jour. D'apparence ordinaire, cette maison abritait une cage souterraine de 40 mètres carrés, où Fritzl violait régulièrement sa fille Élizabeth et où sont nés sept enfants. Une seconde famille, selon Fritzl.

Tout commence en 1984. Élizabeth, alors âgée de 18 ans, est portée disparue. Josef Fritzl fait croire à ses proches que sa fille a rejoint une secte et qu'elle a quitté la maison. Il montre même des lettres écrites de la main de la jeune fille dans lesquelles elle demande qu'on arrête de la rechercher. En réalité, ces lettres sont écrites sous la menace. La jeune femme est séquestrée dans la maison familiale.

Réclusion criminelle à perpétuité


Pendant 24 longues années, sept enfants naissent en captivité. Josef Fritzl et sa femme Rosemarie adoptent trois de ces enfants qui vivent une vie normale à l'étage. Trois autres sont enfermés au sous-sol avec leur mère et ne voient jamais la lumière du jour. Un nouveau-né meurt à la naissance. Josef Fritzl, réputé sans histoire, avouera plus tard avoir brûlé le corps avant de se rétracter.

Josef Fitzl est arrêté le 28 avril 2008. Le scandale a éclaté dix jours plus tôt, quand Fritzl est dans l'obligation de conduire à l'hôpital l'un de ses enfants en captivité, une fille de 19 ans gravement malade. Les médecins lancent un appel pour que la mère de la malade se manifeste, afin de pouvoir la soigner. C'est alors que le système Fritzl est mis au jour. Élizabeth, âgée de 42 ans, convainc son père de la laisser sortir. À l'hôpital, son père et elle sont arrêtés. Après avoir reçu l'assurance d'être protégée, Élisabeth raconte tout. Ses enfants sont placés dans un hôpital psychiatrique et éloignés des médias.

Avec ce procès, l'Autriche entend refermer une page douloureuse. Josef Fritzl, 73 ans, doit répondre des six chefs d'accusation - homicide, esclavagisme, viol, séquestration, menaces aggravées et inceste - dont il a été inclupé. Il plaide coupable, sauf pour la mort du bébé. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.