La France, championne olympique et du monde en titre, a arraché son billet pour les demi-finales, mercredi, en battant l’Espagne 23-22 au terme d’un match à rebondissements. William Accambray a marqué le but de la victoire à la dernière seconde.
AFP - Les handballeurs français, portés par un gamin au destin incroyable, William Accambray, se sont réveillés en seconde période après un début de match cataclysmique, pour se qualifier mercredi pour les demi-finales des JO.
Les Français restent ainsi en lice pour conserver leur titre olympique, ce qu'aucune nation n'a encore jamais réussi.
Les champions olympiques et du monde en titre rencontreront vendredi en demi-finale le vainqueur du match opposant la Croatie, grande favorite, à la Tunisie, qui était disputé à 20h30 GMT.
France et Croatie sont de vieilles rivales, les deux meilleures équipes de la dernière décennie. La première a battu la seconde en demi-finales des JO-2008, en finale du Mondial-2009 et en finale de l'Euro-2010.
Mais c'est la Croatie qui a définitivement mis fin à l'Euro en janvier à l'incroyable série de succès des Français, en les empêchant d'accéder aux demi-finales avec une victoire 29 à 22.
Avant cet échec - ils ont fini 11e -, les Bleus avaient remporté les quatre grandes compétitions internationales précédentes (JO-2009, Mondiaux-2009 et 2011, et Euro-2010), un enchaînement inédit.
Un homme seul a sauvé la maison bleue, dont les fondations avaient fortement craquelé en première période: William Accambray.
Remplaçant (15e homme) depuis le début du tournoi, l'arrière de Montpellier n'avait encore pas joué la moindre minute. Ce n'est que mardi que Claude Onesta, conscient d'avoir déjà beaucoup tiré sur sa base arrière, l'a intégré au groupe en remplacement de Guillaume Joli.
Quasiment à lui seul en seconde période, totalement désinhibé malgré l'enjeu, il a réveillé les ardeurs des Bleus et percé la muraille forgée par le gardien d'origine serbe de l'Atletico Madrid, Arpad Sterbik.
Les Français étaient entrés dans la partie tendus comme des arcs. Gênés par la défense espagnole, très haute et agressive sur les lancements de jeu, ils avaient constamment buté sur l'immposant Sterbik.
Après 12 minutes de jeu (1-5), celui-ci en était à 86% d'arrêts et les Français n'avaient inscrit qu'un but, sur un penalty de Jérôme Fernandez. Il fallait attendre la 17e minute pour voir Cédric Sorhaindo, bien servi par Nikola Karabatic, tromper enfin Sterbik dans le jeu.
Leur défense maintenait toutefois les Bleus en vie. Soudain plus tranchants en attaque, ils se refaisaient une petite santé sur une série de trois buts en trois minutes de Xavier Barrachet, Karabatic et Sorhaindo (5-7, 23e).
Le pivot français était le seul à franchir régulièrement le barrage Sterbik (14 arrêts en première période), qu'il connaît bien pour le fréquenter en Championnat d'Espagne. Avec deux nouveaux buts, il laissait la France espérer à la pause (12-9).
Claude Onesta changeait tout à la mi-temps, en repositionnant Karabatic en demi-centre et en faisant entrer William Accambray à gauche pour la première fois du tournoi.
Le Montpelliérain fait tout de suite un impact et, avec un Barrachet bien plus présent qu'en début de tournoi, la France tenait le choc. Puis elle haussait le rythme en défense, permettant à Thierry Omeyer de sortir plusieurs arrêts capitaux.
Dans une dynamique nouvelle, les Bleus égalisaient à la 43e grâce à Luc Abalo, puis prenaient la tête sur un nouvel exploit d'Accambray (17-18, 48e).
Les dernières minutes étaient étouffantes. Accambray continuait son solo, mais les Espagnols ne lâchaient rien (22-22, 58e). Les Bleus avaient la dernière possession. Sterbik faisait l'arrêt sur un tir de Karabatic mais le ballon revenait miraculeusement dans les mains d'Accambray, qui crucifiait l'Espagne à la dernière seconde.