Dimanche, Mitt Romney est en Israël pour la deuxième étape d'une tournée à l’étranger. Pour le candidat républicain, il s'agit de travailler sa stature internationale après une visite en terre britannique teintée de bourdes diplomatiques.
Après avoir ravagé les côtes britanniques, l’ouragan Romney fait escale en Israël. Une destination phare pour tout candidat à la présidentielle américaine, tant le sujet du conflit israélo-palestinien occupe une place centrale dans les relations internationales, et le rapport avec l’électorat juif une importance non négligeable. Reste à savoir si l’accalmie diplomatique sera au rendez-vous, alors que le passage du républicain en Grande-Bretagne a été entaché de plusieurs faux-pas.
Un champion olympique des gaffes
La mini-tournée internationale du concurrent de Barack Obama, censée parfaire sa stature présidentielle hors des frontières américaines, a en effet mal démarré. Fort de son expérience d’organisateur durant les Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002, Mitt Romney a livré ses inquiétudes sur le manque d’organisation des Jeux de Londres, alors qu’il se rendait dans la ville hôte. Dans le même temps, il avait questionné l’engouement des Britanniques pour l'événement. Des déclarations qui ont été reprises de volée par le Premier ministre David Cameron : "Nous organisons les Jeux olympiques dans l’une des villes les plus fréquentées, les plus actives et les plus animées du monde. Bien sûr, c’est plus facile si vous les organisez au milieu de nulle part," a-t-il raillé.
Une première gaffe rapidement suivie d'une seconde. Lors d’un point presse, le conservateur, semblant avoir oublié le nom du chef de l’opposition travailliste Ed Miliband - avec lequel il avait rendez-vous peu de temps après -, a fait référence à ce dernier en l’appelant "Mr Leader". Moins grave, au cours de la visite des quartiers du 10 Downing street, résidence du chef du gouvernement, Mitt Romney a, sans le faire exprès, commis une faute de goût en déclarant avoir apprécié le "derrière" du bâtiment (au lieu de l’arrière).
Qualifié d’"idiot" et de "désastre", l’ancien businessman s’est ainsi attiré les foudres des journalistes britanniques, mais aussi les moqueries de la presse outre-Atlantique. "S'il existait une compétition olympique en matière de diplomatie, Romney aurait déjà été éliminé," s’est ainsi amusé le New Yorker. Le Parti démocrate a également réagi. S’attachant à faire passer le maladroit diplomate pour un amateur, le responsable des relations presse de Barack Obama a assuré la Grande-Bretagne de sa totale confiance quant à leur capacité à organiser les Jeux dans les temps.
Israël, l’épreuve à ne pas rater
Pour la deuxième étape de sa tournée, qui doit s’achever en Pologne la semaine prochaine, il n'était donc pas question pour Mitt Romney de déraper. Car les relations avec Israël représentent un domaine sur lequel il compte fermement se démarquer de son adversaire.
AFP - Le candidat républicain à la Maison Blanche Mitt Romney a présenté dimanche Jérusalem comme la "capitale d'Israël", lors d'un discours dans cette ville.
"Je suis très ému de me trouver à Jérusalem, la capitale d'Israël", a affirmé M. Romney dans un discours prononcé devant la Fondation Jérusalem et notamment le maire israélien de la ville Nir Barkat.
Les Etats-Unis ne reconnaissent pas officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël. Leur ambassade, comme pratiquement celles de tous les pays représentés en Israël, se trouve à Tel Aviv.
Alors qu’en 2008, la population juive américaine avait largement soutenu la candidature d’Obama, un sondage Gallup, paru en juin, a mis en évidence une perte de popularité du démocrate - 64 % d’intentions de vote. Le candidat républicain a pour sa part annoncé vouloir faire "le contraire" de la politique menée du président sortant au Moyen-Orient. À l’origine d’un léger rafraîchissement dans les relations avec Israël, notamment sur le dossier des colonisations, Obama est perçu comme moins conciliant envers Jerusalem que ses prédécesseurs.
L’un des points à revoir selon Mitt Romney : la désignation des frontières de 1967 comme point de départ des négociations entre Israéliens et Palestiniens. Avant sa visite, un proche conseiller du candidat républicain avait également fait savoir qu’il soutiendrait l’État hébreu en cas de recours à la force contre l'Iran, autre sujet brûlant.
En Israël, Mitt Romney doit ainsi rencontrer le président Shimon Peres, le chef du gouvernement Benjamin Netanyahou ainsi que le Premier ministre palestinien Salam Fayyad. Une visite qui ne laisse pas indifférent à Washington, la moquerie en moins : à la veille de l’arrivée de Mitt Romney à Jérusalem, Barack Obama a promulgué une loi renforçant la coopération en matière de sécurité et de défense avec Israël et a réaffirmé le soutien "inaltérable" de Washington.