Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 Matthieu Mabin et Sofia Amara ont suivi l'Armée syrienne libre à Zabadani, une ville située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Damas. Reportage.
Réveil brutal à Zabadani. Il est 7 heures du matin dans cette petite agglomération proche de Damas. Un obus est tombé au milieu du quartier tenu par la rébellion : le premier d'une longue série. Mais ce n'est pas ce qui inquiète Mahmoud Rahme, chef rebelle du quartier, qui tente de rassembler ses troupes par talkie-walkie : "Ceux qui veulent combattre doivent venir ici. Ce sont tous des peureux et des chiens, ils ne font qu'aboyer dans les talkies-walkies." Sur la centaine d'hommes de la "katiba" (unité combattante), à peine dix ont reçu une véritable formation militaire.
Les chars de Bachar
Dans la nuit, les chars se sont rapprochés du périmètre contrôlé par les rebelles, réduisant un peu plus l'espace vital de ces derniers. Un homme veut les montrer aux journalistes ; il les conduit à travers les ruines de sa ville. Depuis un salon dévasté, la vue est imprenable. Les voilà les chars tant redoutés de Bachar al-Assad, disséminés tout le long de l'artère principale de Zabadani.
Dehors, les irréductibles du quartier n'ont pas résisté aux bombardements. Une femme explique qu’avec sa famille, elle préfère se mettre à l'abri dans les campagnes pendant que les combattants de l'Armée syrienne libre défendent ce qui reste du quartier. Comme quelque 25 000 Syriens cette semaine, ils tenteront sans doute de se réfugier au Liban.