, envoyé spécial à Londres – À Londres, le tennisman suisse Roger Federer vise une médaille d’or, seul titre qui manque à son palmarès pléthorique. Le numéro un mondial est favori du tournoi de tennis après sa victoire ici même, à Wimbledon, il y a trois semaines. Interview.
Roger Federer arrive gonflé à bloc aux JO de Londres, après son septième succès au tournoi de Wimbledon. S'il accepte l'étiquette de favori, le Suisse assure toutefois que la pression sera plus forte lors du tournoi olympique que dans les tournois du Grand Chelem. Il a, en effet, déjà participé trois fois aux Jeux, mais n'a jamais fait mieux qu'une quatrième place (à Sydney, en 2000). À la veille de l'ouverture des JO, le champion suisse a fait part de ses impressions lors d'une conférence de presse.
Quelle pression vous mettez-vous ? Que représente pour vous les Jeux olympiques ?
Roger Federer : Ce sont mes quatrièmes Jeux. À Sydney, en l’an 2000, je venais juste de percer, j’avais fini quatrième. J’ai perdu le match pour la médaille de bronze face au Français Arnaud Di Pasquale. Ensuite, j’ai eu des résultats décevants à Athènes, en 2004, et intéressants à Pékin. Remporter la médaille d’or en double en 2008 m’a procuré les plus grandes émotions sur un terrain de tennis.
La pression est énorme car la compétition est organisée tous les quatre ans. On n’a peu de chances de la remporter dans notre vie. Mais j’y vais avec beaucoup d’enthousiasme et de motivations.
Est-ce que ce sera plus facile pour vous de remporter la médaille d’or à Wimbledon alors que vous restez sur un succès en Grand Chelem ici même ?
R. F. : Non, ce sera sûrement plus difficile. Nous allons jouer cinq matches en deux sets gagnants. Seule la finale se jouera en trois sets gagnants. Si cela avait été le cas à Wimbledon, j’aurais perdu face à [Julien] Benneteau, donc cela va être très difficile.
Pour gagner à Wimbledon, pour être numéro un mondial, il faut travailler. Il n’y a pas de secret. Le travail est primordial. Je me lève tous les matins à 6 h, je m’entraîne, puis je passe du temps avec ma famille. J’ai la chance de tout pouvoir combiner. C’est important quand tout marche bien.
Je vais être le seul tennisman présent dans le tableau à avoir participer à quatre JO. Cela devrait donc me donner une confiance en moi extraordinaire et me permettre de réaliser mon rêve de remporter une médaille d’or.
Justement, que vous ont apporté les Jeux olympiques auxquels vous avez déjà participé ?
R. F. : Les Jeux olympiques m’ont beaucoup appris. Voir les autres athlètes s’entraîner, échanger des idées avec eux… C’est très important de saisir l’esprit des Jeux.
Cette année, le village olympique est très éloigné de Wimbledon, c’est pourquoi il y aura peu de tennismen qui y habiteront. Ils seront plutôt sur Wimbledon. J’ai déjà résidé plusieurs fois au village olympique, mais cette année je veux me préparer sérieusement pour faire un bon résultat pour la Suisse.
Allez-vous assister à d’autres épreuves ? Avez-vous une passion pour un autre sport ?
R. F. : J’aime le sport. Lors des précédents JO, j’ai pu assister à la natation et à des épreuves de badminton. Mais, vous savez, les choses vont vite. J’espère avoir l’occasion de voir des épreuves, mais j’ai un calendrier très chargé avec le simple et le double. J’espère quand même pouvoir assister à des matches de basket, à de l’athlétisme ou encore à du volley.
Que pensez-vous du fait de jouer en tenue colorée à Wimbledon ?
R. F. : On joue 99 % du temps en couleurs, ce n’est pas nouveau. Ce qui l'est, c’est de le faire à Wimbledon. C’est vrai que cela fait un peu bizarre. Mais cela ne me déplaît pas, c’est une bonne occasion de représenter son pays avec ses couleurs.
En cas de médaille d’or olympique, prendrez-vous votre retraite ?
R. F. : Je n’ai pas prévu de prendre ma retraite en cas de titre. J’ai des projets pour l’année à venir et au-delà. En 2009, quand j’ai gagné Wimbledon et Roland-Garros, on m’a demandé quand j’allais prendre ma retraite. À l’époque, j’avais dit qu’il y avait les JO de 2012 et nous y sommes. Maintenant, je n’ai pas prévu de m’arrêter.
Que pensez-vous de l’absence de Rafael Nadal, contraint de déclarer forfait à cause d’une blessure au genou ?
R. F. : C’est une grosse surprise de ne pas voir Rafael Nadal défendre son titre. C’est un coup dur pour le tennis. Après, je ne sais pas à quoi cela est dû. C’est peut-être son genou, peut-être sa préparation qui a été insuffisante.