
Des affrontements entre rebelles et armée régulière ont éclaté ce jeudi près du siège du gouvernement syrien à Damas. D'après des sources dans l'opposition, Bachar al-Assad se trouverait à Lattaquié d'où il coordonnerait la riposte.
REUTERS - Au lendemain de l'attentat qui a décapité une partie de l'appareil sécuritaire du régime syrien, des affrontements ont éclaté jeudi matin près du siège du gouvernement à Damas, rapportent des insurgés et des habitants.
Ces accrochages, dans le quartier d'Ikhlas, qui jouxte le vaste complexe où siège le
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Conseil des ministres, ont été déclenchés par une attaque lancée par les combattants rebelles contre les forces régulières de Bachar al Assad, ajoute-t-on de même source.
Un premier bilan fait état d'au moins un mort.
La "bataille de Damas" lancée le week-end dernier par les insurgés a vécu un tournant mercredi avec l'attentat qui a visé des membres haut placés de l'appareil sécuritaire syrien.
L'explosion d'une bombe en pleine réunion de la cellule de crise mise en place par Bachar a Assad, a été fatale à Assef Chaoukat, beau-frère du président et pilier du clan Assad au pouvoir depuis 1970, au ministre de la Défense Daoud Radjha et au général Hassan Tourkmani.
Ces trois hommes faisaient partie du premier cercle du pouvoir chargé de la lutte contre le mouvement de contestation né en mars 2011 dans le sillage des révolutions en Tunisie et en Egypte et du soulèvement en Libye.
Mercredi soir, d'intenses combats étaient signalés dans des quartiers du centre de la capitale, Mezze et Kfar Sousseh, tandis qu'un commissariat du quartier de Hadjar al Assouad était en flammes. A la tombée de la nuit, l'armée déployée sur les hauteurs de Damas pilonnait sa propre capitale, également mitraillée par des hélicoptères de combat.
Aux premières heures de la journée de jeudi, des habitants de Damas déclaraient que les affrontements se poursuivaient sans répit entre les forces du régime et les insurgés.
Des explosions et des tirs ont été entendus dans la matinée par des habitants des quartiers de Midane et Kfar Sousseh, que survolaient des hélicoptères.
Le nombre de blindés de l'armée et de barrages établis dans les rues de la capitale s'est accru sauf dans la Vieille Ville, où les checkpoints semblent avoir été levés.
RIPOSTE COORDONNÉE PAR ASSAD DEPUIS LATTAQUIÉ ?
D'après des sources dans l'opposition syrienne, Bachar al Assad, qui n'a fait aucun commentaire ni apparition publique depuis l'attentat, se trouverait à Lattaquié, sur la côte méditerranéenne, d'où il coordonnerait la riposte.
Fahad Djassim al Freidj, nommé ministre de la Défense dans les heures ayant suivi la mort de son prédécesseur, a annoncé pour sa part que "ce lâche acte de terrorisme ne détournerait pas les hommes de nos forces armées de leur mission sacrée: traquer ce qui reste de ces bandes armées criminelles terroristes".
"Ils trancheront les mains de quiconque tente de nuire à la sécurité de la nation ou de ses citoyens", a-t-il promis sur l'antenne de la télévision publique syrienne.
Les insurgés qui sont entrés dans Damas sont passés à l'action dimanche. Ils sont pour l'essentiel équipés d'armes légères et de lance-grenade RPG.
Mais, joint à Istanbul, un opposant syrien de longue date, Faouaz Tello, estimait mercredi que le commandement de l'Armée syrienne libre (ASL) pourrait avoir du mal à maintenir les lignes d'approvisionnement de ses combattants. "Les rebelles pourraient devoir procéder à un retrait tactique, comme ils l'ont fait dans d'autres villes", ajoutait-il.