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"La libération de Damas sera synonyme de chute de Bachar al-Assad"

Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont lancé, mardi, la "bataille pour la libération" de la capitale syrienne. Le chef de l’ASL, le colonel Riad al-Asaad, explique à FRANCE 24 les enjeux de cette "bataille de Damas".

Relativement épargnée par les affrontements entre l’Armée syrienne libre (ASL) et les forces du président Bachar al-Assad, Damas est depuis dimanche le théâtre de combats sans précédent depuis le début du soulèvement en mars 2011

Ces affrontements entre l’armée régulière et l’ASL sont perçus par les analystes comme un tournant de la crise à même de précipiter la chute, à long terme, du régime syrien s’il ne parvient pas à reprendre le contrôle de la capitale. Interrogé par l’antenne arabe de FRANCE 24, le chef de l’ASL, le colonel Riad al-Asaad, explique depuis la frontière syro-turque les enjeux de la "bataille de Damas".
FRANCE 24 : Quel est l’enjeu de la bataille qui se déroule actuellement à Damas ?
Riad al-Asaad : Damas est dans le cœur de tout les Syriens et de tous les révolutionnaires qui luttent pour la liberté. Nous estimons que la libération de Damas sera synonyme de chute de Bachar al-Assad. La propagande du pouvoir n’a cessé d’affirmer que Damas et ses habitants étaient opposés au soulèvement. Nous avons toujours pensé le contraire et les combats de ces derniers jours ont prouvé que la capitale fait partie intégrante de la révolution. En portant la bataille sur place, nous avons démontré qu’elle n’est pas un bastion imprenable fidèle au régime.
Justement, les rebelles sont-ils en mesure de prendre le contrôle de Damas ou de certains quartiers de la capitale ?
R. A. : Nous ne pouvons pas, pour le moment, prendre le contrôle de tout un quartier compte tenu de nos moyens limités par rapport à la force de frappe du régime. En revanche, nos combattants sont actifs sur plusieurs fronts dans la capitale et sa périphérie, et ce malgré la présence des gangs de "chabihas" (milices pro-régime, NDLR), de la garde républicaine et de la 4e division mécanisée. Notre but ultime est de renverser le régime des Assad. Nous avons opté, depuis le début de la crise, pour la solution militaire, car nous sommes convaincus que ce régime ne comprend que le langage de la force. Nous continuerons dans cette voie tant que nous ne serons pas parvenus à réaliser cet objectif. La voie politico-diplomatique, censée régler la crise, n’a porté aucun fruit jusqu’ici. Au contraire, elle a aggravé les souffrances du peuple syrien en offrant du temps au régime pour perpétrer ses massacres et provoquer de nombreuses pertes.
Certaines rumeurs font état de l’utilisation d’armes chimiques par l’armée syrienne. Avez-vous des informations à ce sujet ?

R. A. : Mardi, après minuit, plusieurs témoins m’ont rapporté qu’à la suite d’un bombardement aérien sur Damas, ils avaient senti des odeurs nauséabondes, notamment dans le quartier de Midane. Il semble donc que le régime a commencé à utiliser certaines de ses armes chimiques, mais nous ignorons quel est le produit qui a été utilisé et quel est sa dangerosité.