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#Londres2012 : tweetez, vous êtes surveillés...

Face à la montée en puissance des réseaux sociaux, le Comité international olympique (CIO) est décidé à garder un œil sur tout le contenu olympique en ligne pendant les Jeux de Londres. Tour d’horizon des restrictions mises en place.

Difficile de concilier l’usage des réseaux sociaux et le respect des droits des diffuseurs et sponsors pendant les Jeux olympiques de Londres. Pour ce faire, le Comité international olympique (CIO) a opté pour "la surveillance en permanence de tout le contenu olympique en ligne". Athlètes, spectateurs et personnes accréditées, tous seront soumis à des règles spécifiques pour bloguer, tweeter ou partager du son ou de la vidéo sur la Toile.

S’il n’est pas interdit de partager ses "expériences dans les articles de forum, des blogs ainsi que sur Twitter", le CIO impose cependant à tout athlète de ne tweeter, bloguer ou communiquer sur Facebook qu’à la première personne. Avec une interdiction formelle de partager sur les réseaux sociaux "de l’audio ou de la vidéo des événements et compétitions ou de toute autre activité qui se déroulent sur les sites olympiques".

#ff All the Olympic Athletes on the Hub hub.olympic.org #olympics #london2012

— Olympics (@Olympics) Avril 20, 2012

Le CIO refuse d’y voir une quelconque forme de censure. Au contraire, il dit vouloir "soutenir et encourager activement" les participants aux Jeux de Londres à utiliser les réseaux sociaux, mais dans "le respect de la Charte olympique".

Une plateforme, The Olympic Athletes’Hub, a même été lancée, rassemblant les comptes Twitter et Facebook des athlètes qui participeront aux JO de Londres. Objectif affiché : rendre l’expérience olympique plus personnelle et plus interactive.

"Rassurer les partenaires"

Pour Eric Delcroix, spécialiste des médias sociaux, ces restrictions ne sont qu’"un grand principe de base" pour rassurer les partenaires, "une façon pour les organisateurs des Jeux olympiques de montrer aux diffuseurs et autres sponsors qu’ils maîtrisent la communication autour de l’événement sportif". Mais avec plus de 800 millions d’utilisateurs sur Facebook et près de 400 millions sur Twitter, le spécialiste soutient qu’il est aujourd’hui "techniquement impossible" pour le CIO de surveiller tout le contenu olympique en ligne.

Rappelant l’épisode Radio Londres sur Twitter lors de la présidentielle française, Eric Delcroix avance que "l’interdiction n’a jamais été la meilleure façon de manager les réseaux sociaux : certains athlètes et spectateurs ne manqueront donc pas de publier vidéos et sons, en contournant le dispositif d’alerte que le CIO pourrait mettre en place autour des mots comme Londres ou JO".

Les organisateurs en sont bien conscients et comptent sur les athlètes et les personnes accréditées pour signaler "la présence de données non autorisées". Un site, accessible par mot de passe, a même déjà été créé pour surveiller le contenu olympique. Et les contrevenants, athlètes ou pas, risquent des sanctions, allant jusqu’à l’exclusion des Jeux.

Sensibilisation

Les comités olympiques nationaux mettent en place des stratégies de sensibilisation pour éviter à leurs athlètes tout désagrément. En France, "Le Guide de l’athlète" a été publié et remis à chaque représentant français aux Jeux de Londres. "C’est un document qui reprend toutes les précautions à prendre pour être en conformité avec la Charte olympique et les autres dispositions spécifiques, notamment celles liées aux réseaux sociaux", explique Barbara Arhel, chargée de communication au Comité national olympique et sportif français (CNOSF), qui conclut : "Les athlètes français sont prévenus".