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Le groupe automobile français PSA Peugeot Citroën a annoncé ce jeudi la suppression de 8 000 postes en France et l'arrêt en 2014 de la production sur son site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui emploie 3 000 salariés.

AFP - PSA Peugeot Citroën a annoncé jeudi l'arrêt de la production dans son usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2014 et la suppression de 8.000 emplois en France, après avoir enregistré une perte nette au premier semestre.

Un expert mandaté par l'État étudie la situation de PSA

L'expert mandaté par l'Etat examinera la situation de PSA Peugeot Citroën pendant 15 jours, a déclaré jeudi la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, après l'annonce de 8.000 suppressions de postes supplémentaires en France.

"On ne peut pas accepter quelque chose comme ça", a-t-elle déclaré sur Europe 1, en soulignant que le groupe avait perçu quatre milliards d'euros d'aides publiques ces dernières années. "Il faut regarder, il faut évaluer, c'est de l'argent qui a été versé sans contrepartie, ce qui n'est pas acceptable."

"L'Etat va regarder comment a été menée la stratégie de l'entreprise et ce qui doit être exigé dans l'intérêt des salariés", a poursuivi Marisol Touraine. "Cette étude va durer 15 jours (...) rendez-vous à la fin du mois." (Reuters)

Le premier constructeur automobile français prévoit "l'arrêt en 2014 des activités de production à Aulnay, qui emploie 3.000 salariés, le recentrage de la production en région parisienne sur Poissy et la revitalisation du site d'Aulnay", indique un communiqué.

PSA prévoit de proposer des postes à 1.500 salariés en interne et à 1.500 salariés dans le bassin d'emploi d'Aulnay "grâce aux actions de reclassement externe".

La production de la citadine Citroën C3, actuellement partagée entre Aulnay et Poissy (Yvelines), sera regroupée à Poissy.

Le site de Rennes (Bretagne) est aussi touché par ce plan de restructuration. Il "conduirait à un redéploiement des effectifs de 1.400 emplois sur un total de 5.600 salariés", selon le communiqué.

Le groupe, très affecté par la baisse des marchés automobiles européens, va également tailler dans ses effectifs hors production, "ce qui devrait conduire à la diminution de 3.600 emplois répartis sur l'ensemble des sites en France".

Un plan de sauvegarde de l'emploi est prévu pour Aulnay et plus largement un plan de départs volontaires. Les représentants syndicaux doivent être informés de l'ensemble de ces mesures lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire qui se tient jeudi matin à son siège à Paris.

"Je mesure pleinement la gravité des annonces faites aujourd'hui ainsi que le choc et l'émotion qu'elles provoquent dans l'entreprise et dans son environnement", explique le président du directoire de PSA, Philippe Varin, cité dans le communiqué.

Mais "l'ampleur et le caractère durable de la crise qui affecte notre activité en Europe rendent désormais indispensable ce projet de réorganisation qui nous permet de dimensionner notre capacité de production à l'évolution prévisible des marchés", argumente-t-il.

Le constructeur, qui a déjà vu son bénéfice net divisé par deux en 2011, a enregistré une perte nette au premier semestre 2012, dont l'ampleur n'est pas précisée.

Sa division automobile a connu une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros au premier semestre. Il table à présent sur un recul du marché européen de 8% cette année, contre -5% auparavant, et de 10% en ce qui le concerne.

Avec ces mesures, il espère revenir à "l'équilibre du cash flow opérationnel à fin 2014" et renforce ses mesures d'économies déjà mises en place.